Faut-il faire semblant d’être heureux ?
L’autre jour, un ami m’a envoyé un texte de Dennis Prager, un intellectuel américain exhortant ses lecteurs à être heureux(1).
L’auteur va même plus loin.
Il explique qu’être heureux est une “obligation morale”(1).
Je ne sais pas comment vous réagissez à cette injonction mais je l’ai trouvée fort de coton ou disons un peu rude !
Et en même temps, il y a quelque chose de tentant là dedans…
Être heureux pour mieux rencontrer les autres
Pour lui, s’agit d’une démarche altruiste plutôt que d’une recherche hédoniste et égoïste(1).
En clair, lorsque vous vous faites du bien, vous faites aussi du bien à votre entourage.
Si vous avez besoin de temps pour vous, si vous avez besoin de votre atelier de poterie ou de votre temps de jeu avec vos amis, surtout, prenez ce temps !
Ce qui vous rend heureux est utile à vos proches et votre communauté.
Le bonheur est contagieux
Ils n’attendent pas le grand jour de la vengeance.
Ils ne nourrissent pas de ressentiment envers la terre entière, les institutions, les voisins, la famille, etc.
Ils ont une vision plus positive de la vie.
Et, le plus souvent, cela les aide à régler leurs difficultés.
Cela ne veut pas dire ne pas avoir de problèmes.
Être heureux, c’est être capable de cultiver une certaine joie intérieure.
Être heureux, c’est pouvoir traverser la tempête sans perdre le lien avec soi-même et avec les autres.
Vaste programme me direz-vous !
Et si vous commenciez simplement par votre corps ?
Votre cerveau et votre corps sont programmés pour rechercher le confort, la satisfaction et la gratification(2).
Et lorsque ces sensations se présentent sur le chemin, votre cerveau produit des substances neurochimiques qui changent votre humeur.
En voici quelques-unes.
Les substances apaisantes
Un excès ou un déficit d’endocannabinoïdes traduit souvent une pathologie.
Un moyen simple d’aider votre système est de prendre soin de votre microbiote(3,4).
Cela passe, par exemple, par la consommation de légumes savoureux, d’une bonne huile d’olive et de quelques herbes aromatiques de qualité.
2/ L’acide gamma-aminobutyrique ou GABA est un neurotransmetteur de votre système nerveux qui apaise le stress et l’anxiété.
La méditation ou le chant font monter vos niveaux de GABA(5).
3/ Les endorphines vous aident à résister au stress et à faire baisser la douleur(2,6).
Une sexualité épanouie aide votre corps à produire des endorphines.
Cela est vrai aussi à chaque fois que vous riez ou que vous pratiquez un sport ou une activité physique(2,6).
Les endorphines sont les hormones des joies simples et physiques.
Les substances qui vous donnent du peps
Lorsque vous vous fixez un objectif et que vous le réalisez, vos niveaux de dopamine augmentent.
Pour cela n’hésitez pas à vous fixer de petits objectifs régulièrement plutôt que de grands objectifs impossibles !
Par ailleurs, la dopamine est synthétisée grâce à certaines bactéries présentes dans le microbiote(8).
Consommer des aliments prébiotiques avec des fibres ou probiotiques comme le kombucha serait donc utile pour maintenir ou élever vos niveaux de dopamine(8).
5/ La sérotonine est peut-être la plus connue de toutes ces substances. On l’appelle souvent l’hormone du bonheur(9).
Elle vous aide à rester d’humeur égale ou positive. Elle aide aussi à réguler vos systèmes digestif et immunitaire(2,9).
Elle vous apporte le sentiment du travail bien fait et de bonnes vibrations.
Vous aidez votre corps à en produire en consommant, dès le matin, des aliments contenant des tryptophanes(2).
Ainsi, les œufs, le poisson, les crustacés, le poulet et sa peau, la dinde, le bœuf, le fromage, les oléagineux ou encore les céréales complètes et les légumineuses vous apportent des tryptophanes(10).
6/ L’adrénaline, tout le monde le sait, est l’hormone de l’action. Elle vous aide à faire face à des situations de stress ou de danger.
Elle ne doit cependant pas rester trop haute, ce qui peut créer une situation de stress chronique ou d’angoisse(11).
Vous ferez baisser vos niveaux d’adrénaline grâce à :
- Une activité physique régulière, en pratiquant
- En pratiquant des activités relaxantes comme la sophrologie, la poterie, ou un massage
- En dormant votre comptant d’heures(11).
Ma préférée !
Elle vient de vos contacts oculaires ou physiques avec ceux que vous aimez(12).
Lorsque vous prenez votre enfant par la main, lorsque vous touchez votre conjoint et même lorsque l’on vous fait un clin d’œil, votre taux d’ocytocine remonte(2).
La main qui encourage, le sourire qui réchauffe le cœur et le regard confiant sont autant de moyens simples de faire remonter les taux d’ocytocine qui vous entourent.
Cette hormone serait responsable du sentiment de loyauté et de fidélité(2).
N’oubliez pas, enfin, que la lumière du jour est utile pour activer la plupart de ces substances(2).
Une marche en forêt le matin, avant le déjeuner ou même après sera toujours appréciée par votre corps !
Comment éviter la “dépression heureuse” ?
Mais faire semblant d’être heureux ne fonctionne pas nécessairement. Il existe des “dépressions souriantes”(13).
Dans ce cas, le patient essaye autant qu’il peut de garder la face et de se montrer heureux alors qu’au fond de lui règne une profonde tristesse(13).
Le patient peut alors ressentir une grande fatigue, avoir des sautes d’irritabilité, des troubles du sommeil(13).
Il peut s’isoler, perdre tout intérêt à ce qui se passe autour de lui et même à ses propres activités et vivre dans une anxiété continue(13).
Dans ces cas-là, il est évident qu’une thérapie s’impose.
Cela pourrait être, par exemple, une thérapie de groupe ou une thérapie davantage orientée vers le bonheur.
Le tout est de trouver le bon thérapeute !
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois
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