Comment allez-vous prendre votre chou rouge ?
Chère amie, cher ami,
Faites-vous attention à la couleur des aliments que vous consommez ?
C’est un aspect déterminant de la nutrition.
Car derrière chaque couleur se cachent des pigments.
Ce sont le plus souvent des tanins, que l’on appelle polyphénols[1].
Ces substances n’ont pas qu’un aspect décoratif.
Outre la couleur qu’elles donnent à l’aliment, elles lui apportent également des nutriments.
Par exemple, le rouge et le bleu que l’on trouve dans les mûres, les cassis, les framboises, les raisins ou encore les aubergines sont liés aux anthocyanes[2].
Ces substances sont aussi d’excellents antioxydants[3].
On en trouve également dans le chou rouge, ou Brassica oleracea capitata rubra, qui est mon héros du jour[4].
Rouge parmi les verts
Le chou rouge est un crucifère comme ses cousins le brocoli, le chou frisé, le chou-fleur, le chou de Bruxelles ou les différents choux chinois.
C’est un quasi frère d’un chou blanc ou chou pommé (brassica oleracea).
Cette famille compte également le navet et le cresson ou le rutabaga[5].
Mais le brassica oleracea est l’un des seuls représentants de cette famille à être bourré d’anthocyanes. Il y aurait même dans le chou rouge 36 types d’anthocyanes différents[6] !
Or ces derniers auraient un effet puissant sur l’inflammation. Ils permettraient de moduler les réactions trop violentes de votre système immunitaire qui vous brûlent à petit feu[6].
Cette action aurait un effet bénéfique sur le risque de maladie chronique.
En effet, ces maladies qui durent dans le temps, comme la maladie de Crohn ou la fibromyalgie mais aussi le diabète de type II sont souvent associées à une inflammation constante et excessive[7].
Le chou rouge protège votre coeur et vos artères
Le chou rouge, avec ses anthocyanes et d’autres polyphénols, aurait un effet régulateur sur la pression artérielle.
Hypertendus, cette information est pour vous !
Parmi ces polyphénols, le kaempférol module l’arrivée des graisses qui ne peuvent plus s’accumuler dans vos artères[6].
Ainsi, ces dernières ont moins de risques de se trouver bouchées.
Enfin, le chou rouge, à l’instar des autres choux et brocolis, contient du sulforaphane. Cette substance est un antioxydant indirect[8].
Cela veut dire qu’elle ne régule pas elle-même les radicaux libres qui abîment votre corps.
En revanche, le sulforaphane aide vos gènes à développer l’activité antioxydante de votre métabolisme.
Cet effet est protecteur pour votre santé cardiaque et l’ensemble de votre métabolisme.
Le sulforaphane serait par ailleurs utile pour protéger le cerveau des maladies dégénératives. Il pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer[8].
J’ai vu sur Internet qu’il était désormais possible de commander des extraits de brocolis en complément alimentaire.
Honnêtement, pourquoi se nourrir de gélules quand toutes ces bonnes substances se trouvent dans les crucifères ?! Mieux vaut investir dans un cuit-vapeur !
Les indoles prennent soin de votre foie !
Le chou rouge contient bien d’autres richesses qu’il livre généreusement à votre corps.
Il vous apporte de la vitamine C, de la vitamine K et des caroténoïdes qui vous permettent de produire de la vitamine A. Le chou est également riche en potassium et en manganèse ainsi qu’en vitamine B6 [6].
Mais le chou rouge, comme les autres crucifères, est très riche en indole. Ce composé organique que l’on retrouve dans beaucoup de fleurs comme le jasmin, a un effet exceptionnel sur le foie[9].
L’indole aide votre foie à se détoxifier.
Ainsi, il permettrait d’éviter le développement de la maladie du foie gras ou NASH qui est, le plus souvent, liée à une alimentation trop riche en graisses saturées et en sucres.
Dans l’intestin, l’indole est utile également. Il facilite le travail des bactéries pour digérer certaines graisses.
Or, il apparaît que les personnes obèses ont des réserves d’indole moins importantes que les personnes sans surpoids.
Il y a donc un risque de cercle vicieux : plus l’on prend du poids, moins le corps parvient à réguler les mauvaises graisses, les toxiques et les sucres.
Le chou rouge et les crucifères, consommés régulièrement mais en petite quantité – tout le monde ne les digère pas facilement – sont donc un excellent aliment pour limiter les risques liés au dysfonctionnement du métabolisme : diabète de type II, surpoids et obésité, NASH et cancers.
Cru ou cuit ?
Lorsqu’on le voit sur l’étal du marché, le chou rouge peut paraître attirant par rapport à d’autres légumes moins écarlates.
Mais dès qu’il s’agit de le faire manger aux enfants ou aux ados, c’est une autre histoire !
Le plus simple est de le proposer en entrée avec une bonne vinaigrette.
Mais si personne à table ne veut prendre de chou cru, vous pouvez tenter d’autres recettes[10].
Le chou rouge aux pommes par exemple est un classique. C’est l’occasion d’associer deux pommes et un demi-chou, soit un excellent apport en fibres, en minéraux et en polyphénols pour toute la famille et les amis de passage.
Pour cela, vous pouvez couper le chou en fines lamelles, le laver puis le mettre à cuire dans une marmite.
Les sites Internet de cuisine proposent souvent d’utiliser de la margarine. Je préfère pour ma part prendre une huile végétale, souvent de l’huile d’olive ou de l’huile de coco.
Mélangez le chou pendant quelques minutes et ajoutez les pommes coupées en morceaux ou en lamelles avec un peu de vinaigre (une cuillère à soupe).
Vous pouvez ajouter de la muscade. En revanche, évitez si possible de mettre du sucre roux comme cela est parfois conseillé.
Ce sucre n’est pas bon pour la santé. Si vous souhaitez que votre plat soit un peu sucré, choisissez des pommes qui apporteront plus de sucre !
Enfin, le chou rouge se marie très bien avec les soupes.
Vous pouvez en mettre dans le bortch à base de betteraves dont la couleur ne changera pas !
Vous pouvez également en mettre dans une soupe miso.
Bon appétit !
Augustin de Livois
Concernant la consommation du chou il pourrait être intéressant de préciser dans quel cas il est préférable de la manger cru ou cuit : hypothyroidie ou hyperthyroidie
Bonne journée