Faut-il réellement éviter le pain et les pâtes à la maison ?

Chère amie, cher ami,

Devez-vous supprimer le pain et les pâtes de votre alimentation ?

Les nutritionnistes ont, sur ce sujet, un avis partagé. Généralement, cette recommandation est donnée aux personnes qui veulent perdre du poids. (1)

Mais certains experts vont plus loin en rappelant que le blé moderne pose un certain nombre de problèmes de santé. (2,3)

Mais le blé est aussi un aliment de base en France.

Et le faire disparaître totalement du jour au lendemain de la table familiale n’est pas si facile si l’on veut maintenir la paix à la maison (ce qui est aussi essentiel !).

Une évolution génétique qui pose question

Le premier reproche qu’une partie des nutritionnistes fait au blé est que ce n’en n’est plus vraiment.

Le blé moderne a été transformé par des siècles de sélections et d’hybridations, qui se sont accélérées après la Seconde Guerre mondiale. (2)

En effet, le blé est une plante dite “polyploïdie”, ce qui veut dire que le blé est capable de combiner et d’additionner son matériel génétique à celui d’une autre plante. (2,3)

Ces évolutions du blé l’on fait passer de 14 gènes pour les blés anciens comme l’engrain, le petit épeautre ou le blé sauvage à 42 gènes pour les blés modernes.

Le Kamut, lui, en compte 28.

Cette complexité génétique accrue pourrait rendre le blé beaucoup moins digeste. (4)

Ces protéines qui ne passent pas

Mais le reproche le plus couramment fait au blé moderne est qu’il contient beaucoup plus de gluten qu’autrefois. (2,3)

Cette substance agrège diverses protéines comme les prolamines (et notamment la gliadine dans le blé) ou la gluténine.

Les prolamines sont également présentes dans le l’orge et le seigle.

Les nutritionnistes disent que ces protéines sont insolubles : elles ne peuvent pas être digérées par les enzymes du système digestif.

Et lorsqu’elles arrivent dans l’intestin, c’est là que les choses se gâtent.

L’allergie : le cas le plus sévère

Le gluten provoque chez certaines personnes une réaction allergique violente : c’est la maladie coeliaque.

On l’appelle aussi l’intolérance au gluten. Elle touche environ 1% des Français. (5)

Le système immunitaire de ces patients réagit à ces protéines.

Cela est dû à une prédisposition génétique. (2,3)

Il déclenche une violente inflammation dans le tube digestif qui atrophie les villosités de la muqueuse intestinale. (6)

Résultat : la digestion est altérée et l’absorption des nutriments empêchée.

Les acides aminés, les minéraux et les vitamines ne passent plus. Cela provoque des carences et des symptômes, qui rapidement, peuvent être inquiétants (2,7,8):

Cela peut notamment être :

  • des troubles digestifs : diarrhée chronique, indigestion, ballonnements ;
  • une acidité gastrique ;
  • une infertilité d’origine inconnue ;
  • une fatigue chronique ;
  • une perte de poids ;
  • un retard de croissance chez les enfants ou les adolescents ;
  • de l’irritabilité ;
  • une anémie liée au manque de fer ;
  • des aphtes récidivants ;
  • des problèmes de peau ;
  • des douleurs articulaires ;
  • une fragilité osseuse ;
  • des déficits en vitamine B12 ou B9.

La fatigue chronique des patients coeliaques peut être particulièrement handicapante.

Elle est source d’inquiétude aussi pour les proches car le patient se retrouve dans une situation où il ne peut plus rien faire. (2,7,8)

À ces symptômes handicapants s’ajoute une autre difficulté : la maladie coeliaque est un facteur de risque d’autres maladies telles que (2) :

  • le diabète de type I ;
  • la thyroïdite auto-immune de Hashimoto ;
  • le syndrome de Sjörgen ;
  • les cardiomyopathies ;
  • la dermatite herpétiforme ;
  • la sclérose en plaques ;
  • l’arthrose ;
  • le psoriasis.

Ces maladies peuvent notamment se déclarer chez des patients chez qui la maladie coeliaque est asymptomatique. (3)

Dans ce cas, le système immunitaire produit bien des anticorps spécifiques en réaction au gluten mais le patient ne ressent pas ou peu les symptômes habituels de l’intolérance au gluten. (3)

Une sensibilité plus courante qu’on ne le croit

Le deuxième problème de santé lié au gluten est la sensibilité au gluten.

Elle se distingue de l’intolérance par le fait qu’il ne s’agit pas d’une allergie. Ce n’est pas non plus une maladie auto-immune.

Il s’agit d’une maladie inflammatoire.

Les symptômes sont les mêmes que pour l’intolérance, notamment au niveau digestif.

En revanche, il n’existe pas le même risque de maladie complémentaire.

Par ailleurs, l’intolérance au gluten ne provoque pas une destruction de l’intestin comme avec la maladie coeliaque. (2,3)

15% des Français seraient sensibles au gluten. (9)

Mais d’après certains experts, ce chiffre serait sous-estimé.

Ils estiment notamment que le gluten altère la barrière intestinale et crée de la perméabilité intestinale chez absolument tout le monde. (2,3)

Chez certaines personnes, ces effets se font sentir très vite, là où chez d’autres c’est beaucoup plus long.

Pour ces experts, dont font partie, par exemple, le Dr Didier Panizza, nutritionniste et expert des problématiques de surpoids, il serait préférable autant que possible de limiter le gluten dans l’alimentation. (3)

Et les pâtes ?

Lorsque vous consommez des pâtes, s’ajoute au problème du gluten celui du glyphosate. (10)

En effet, les pâtes sont faites à partir du blé dur qui est légèrement différent du froment.

Le Canada est l’un des premiers exportateurs de blé dur au monde.

Ce produit entre bien souvent dans la fabrication des pâtes en Europe ou ailleurs.

Or, au Canada, il est autorisé de verser du glyphosate sur les grains de blé juste avant la récolte. (10)

En effet, les grains réagissent au glyphosate et se relèvent ce qui facilite le passage de la moissonneuse batteuse.

Cette pratique est interdite en France.

L’idéal pour éviter ce problème est de ne consommer que des pâtes issues de l’agriculture biologique.

Évitez les produits raffinés…

Avant de consommer du pain ou des pâtes, vous avez aussi intérêt à regarder quelles farines ont été utilisées au départ pour votre produit.

Les farines trop raffinées (en dessous de T110) posent un autre problème à votre tube digestif.

En effet, leur pouvoir sucrant ou index glycémique est très élevé.

Cela veut dire que lorsque vous mangez du pain blanc ou du pain de mie par exemple, votre sang se gorge de sucre et votre organisme est obligé de réagir en produisant beaucoup d’insuline.

Le sucre dans le sang est alors régulé de manière assez brutale au point que rapidement votre organisme va réclamer une nouvelle dose de sucre.

À l’inverse, lorsque vous consommez des farines complètes à l’index glycémique plus faible (T110 et au-dessus), votre taux de sucre dans le sang monte plus lentement et la régulation du taux de sucre dans le sang se fait plus facilement.

En conclusion…

Le pain et les pâtes font partie du quotidien de la plupart des Français.

Les supprimer n’est donc pas évident.

Pourtant, le gluten est néfaste pour tout le monde et très néfaste pour certains.

Votre nutritionniste vous recommandera donc sûrement de limiter vos apports en gluten.

Vous pouvez faire cela en consommant des produits alternatifs comme le sarrasin.

Chez la plupart des personnes, l’avoine passe beaucoup mieux que le blé même si cette céréale sera aussi à éliminer chez les personnes qui sont intolérantes au gluten.

Et si vous tenez absolument à continuer à manger du pain ou des pâtes, il est préférable que votre produit soit bio et complet.

Et si vous en avez le temps, l’idéal est même de faire votre pain à partir de farines bio sans gluten de votre choix.

Votre santé est entre vos mains !

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

* Votre adresse email restera strictement confidentielle et ne sera jamais échangée. Pour consulter notre politique de confidentialité, cliquez ici.

[shareaholic app="recommendations" id="26947312"]