“La science nous appartient”. C’est signé Melissa Fleming

Chère amie, cher ami,

Du 19 au 23 septembre dernier a eu lieu un sommet du Forum Économique mondial (FEM) sur les effets du changement climatique.[1]

Cette réunion a été programmée en même temps que se tenait l’Assemblée générale des Nations Unies, ce qui était voulu.[1,2]

Le FEM a, en effet, calé son agenda relatif au changement climatique sur celui des Nations Unies dans le but de peser sur les réflexions et les discussions menées par les États.

Le FEM est dirigé par Klaus Schwab. C’est un ingénieur et un économiste allemand. Il a créé le symposium du management européen en 1971, qui est devenu en 1987 le Forum économique mondial.

Il s’agit d’une fondation qui réunit, tous les ans à Davos en Suisse, une partie des grands de ce monde.

On y trouve par exemple des représentants de Bayer-Monsanto, de Huawei, Pfizer, Tata, Petronas, Black Rock, etc.[3]

Sont présentes les banques, de nombreuses industries, des assurances, etc.

Sur le site internet de la Fondation, toutes ces entreprises sont présentées comme étant des partenaires.[3]

Le grand rendez-vous annuel se déroule en février mais des réunions intermédiaires comme celle de New York ont lieu durant l’année.

Une table ronde sur les fausses informations

Lors des réunions du FEM, des tables rondes sont organisées.

Et donc en septembre dernier, l’une d’entre elle a réuni :

  • Adrian Monck, l’un des directeurs du FEM et modérateur de la table ronde ;
  • Melissa Fleming, vice-secrétaire générale des Nations Unis pour la communication globale ;
  • Rachel Smolkin, vice-présidente de CNN ;
  • Claire Wardle, Professeur à l’Université de Brown et spécialisée dans la santé publique.

Que du beau monde !

Leur inquiétude commune est que les gens, c’est-à-dire vous et moi, ne soient pas informés comme il le faudrait.

En les écoutant, on s’aperçoit que ces experts sont très inquiets pour vous.

Ils craignent que vous ne soyez soumis à de fausses informations.

Et ils se demandent bien comment ils pourraient vous aider à recevoir de vraies informations alors qu’il y a tant de réseaux sociaux si prompts à traiter l’information de manière irresponsable et émotionnelle.[4,5]

Voilà quelque chose que les grandes chaînes de télévision comme CNN ne se permettraient jamais de faire !

Les réseaux sociaux sont coupables

Les échanges sont enregistrés. On les retrouve sur le site internet du FEM[4] et sur… les réseaux sociaux ![5]

Vous pouvez donc les réécouter intégralement, ce que j’ai pris le temps de faire.

Hélas, comme il n’y avait pas de débat contradictoire, je me suis un peu ennuyé.

Ainsi, Adrian Monck explique que les gens doivent comprendre qu’il existe une vérité officielle et sérieuse, celle que donne CNN et que l’on ne peut pas remettre en cause, par exemple, la sécurité des vaccins contre le covid 19.

Claire Wardle, l’universitaire, explique que le problème est que le public est incapable de faire la différence entre ce qu’un journaliste formé à la méthodologie du journalisme dit sur CNN et ce qui est écrit dans les tabloïds ou ce que ses amis postent sur leurs réseaux sociaux.

Tous ces experts sont d’accord entre eux pour dire que ces réseaux sociaux sont vraiment un problème.

Ils en viennent à discuter du premier amendement de la Constitution américaine qui protège la liberté d’expression.

Pour eux cet amendement n’est pas adapté à la réalité actuelle où tout le monde donne son avis tout le temps et le premier venu semble plus crédible qu’un expert.

Claire Wardle va plus loin en évoquant l’idée d’une parole autorisée légalement.

Elle rêve d’un monde où la parole mauvaise, celle qui mène au mal, serait interdite comme le sont la diffusion de contenus terroristes ou criminels. Joie !

“We own the science”

Heureusement, explique Melissa Fleming, les Nations Unies, et notamment l’OMS, ont adopté une stratégie de communication.

Elles se sont appuyées sur ses bureaux locaux pour adapter leur communication aux populations de chaque pays.

Des influenceurs ont été recrutés pour convaincre les gens parce que désormais la population écoute ces nouveaux médias.

Et puis, au bout de 50 minutes de discussion avec Claire, Rachel et Adrian, Melissa finit par lâcher “We own the science” ce qui pourrait se traduire par “la science nous appartient” ou “nous possédons la science”.[4,5]

Elle ajoute : “Et le monde doit le savoir”.

On sent dans sa voix une forme d’exaspération.

Elle explique sa pensée en disant que des accords ont été passé avec les GAFAs pour que l’information juste sur la crise sanitaire ou sur le réchauffement climatique soit mise en avant.

Ainsi, lorsque vous faites une recherche sur Google sur le climat, les “bons sites” sont référencés en haut pour éviter que vous ne puissiez vous rendre sur les “mauvaises informations.”

Car elle considère que les théories du complot et les fausses informations ont beaucoup été véhiculées à travers Facebook, Google et les autres plateformes liées aux GAFA .

Attention, elle n’a pas dit que la science a été achetée. Mais on n’en est plus très loin.

À aucun moment ces experts ne se demandent si les mensonges répétés des autorités sanitaires, basés sur des modélisations totalement erronées, ont pu écorner leur réputation…

Ils ne parlent pas de l’état désastreux dans lequel se trouve une partie de l’expertise scientifique.

Et le Lancet gate ? Et les études bidonnées ?[6]

Et les témoignages des éditeurs des grandes revues scientifiques ?[7]

Et les modélisations mathématiques totalement erronées ?[8]

La science est en crise, en effet.

Mais cela est d’abord dû à ses propres mensonges, liés aux conflits d’intérêts.

Ce n’est pas l’excès de liberté qui nuit à l’information, mais l’absence de vertu.

C’est un vaste débat.

Mais faire reposer cette responsabilité sur les réseaux sociaux ou la population est hypocrite, biaiseux et manipulateur !

Le FEM veut votre bien

Les experts du FEM et des Nations Unies s’expriment avec beaucoup de certitude.

Ils ne sont pas élus.

Ils ne représentent qu’eux-mêmes ou leurs employeurs.

Mais ils savent.

Et ils vous expliquent.

Ils veulent que le monde sache que la vérité est dans leur camp, qui est le camp du bien.

Tout au long de l’interview, les intervenants le répètent : l’objectif est de faire du monde un endroit meilleur. (Make the world a better place)

C’est leur leitmotiv.

Mais ils veulent penser et construire le monde de demain sans vous, sans tous ceux qu’ils considèrent comme des “inutiles.”[9]

L’expression est de Yuval Harari, un historien de Tel Aviv et auteur à succès.

Lors du discours introductif du FEM de février 2020, il s’était inquiété d’un monde où l’on ne saurait plus quoi faire de la grande masse des inutiles.[9]

Dans son esprit, il s’agissait de ceux dont le travail allait être demain remplacé par une machine.

Pour lui donc, seuls les travailleurs sont utiles, et encore ceux qui travaillent !

La vision du FEM se veut humaniste, avec il est vrai un petit penchant transhumaniste.

Cette vision est manichéenne, matérialiste, simpliste et mécanique.

Le passé nous a montré que ces visions ne fonctionnent pas.

Elles mènent à une déshumanisation totale.

Elles mènent à une classification des hommes : il y a ceux que l’on garde, et ceux que l’on jette.

Les utiles et les autres.

Les parfaits et les autres.

Les Aryens et les autres.

Le peuple et les autres.

Pour atteindre le bonheur, il suffirait d’éliminer “les autres”. Et si vous en faites partie, tant pis pour vous.

Ces autres sont toujours la cause de tous les maux.

Cette vision est dangereuse.

Elle l’était hier, elle l’est aujourd’hui, elle le sera demain.

J’espère que les prochains débats du FEM seront plus contradictoires !

Vive le pluralisme !

Vive la biodiversité !

Vive les médecins et les patients libres !

Et vive les réseaux sociaux !

Et vive chaque personne, chaque lecteur dans son étonnante et merveilleuse unicité !

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


[1] https://www.weforum.org/events/sustainable-development-impact-meetings-2022
[2] https://www.un.org/fr/ga/77/meetings/
[3] https://www.weforum.org/partners
[4] https://www.weforum.org/agenda/2022/09/tackling-disinformation-agenda-dialogues/
[5] https://sociable.co/government-and-policy/we-own-science-world-should-know-un-wef-disinformation/
[6] https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/the-lancet-gate-saga-dune-etude-corrompue-1216931
[7] https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/pfizergate-que-sait-on-du-temoignage-revele-par-le-british-medical-journal-898306
[8] https://www.liberation.fr/checknews/2020/06/03/les-previsions-de-ferguson-qui-ont-conduit-de-nombreux-pays-a-se-confiner-etaient-elles-fantaisistes_1790061/
[9] https://fr.weforum.org/agenda/2020/02/lisez-lavertissement-poignant-de-yuval-harari-a-davos-dans-son-integralite/

Une réponse à ““La science nous appartient”. C’est signé Melissa Fleming”

  1. Véronique BALLONI dit :

    Rien que lire « ce qu’ils pensent » être vrai me donne la nausée. Je n’ai pas pu aller au bout de l’article.

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