L’ostéopathie va-t-elle entrer dans le Code de Santé Publique ? 

Chère amie, cher ami,

La lettre que je vous propose aujourd’hui a été réalisée avec Jean-Pierre Marguaritte, ostéopathe.

Nous souhaitions faire le point avec vous sur les actualités de cette profession, relativement nouvelle en France et sur son avenir dans notre pays.

Il y a quelques années, l’ostéopathie a été reconnue comme une profession de santé à part entière.

Les ostéopathes non médecins sont sortis de l’illégalité par une loi du 4 mars 2002(1,2).

Depuis 1962, un arrêté ministériel avait créé un monopole d’exercice de l’ostéopathie pour les médecins.

Aujourd’hui, l’ostéopathie peut être exercée par des professionnels de santé tels que les kinésithérapeutes.

Il suffit même, en réalité, d’avoir suivi une Première Année Commune aux Études de Santé (PACES) ou d’avoir son baccalauréat et ensuite de suivre une formation adaptée, dispensée dans une école privée.

Ces études durent entre 3 et 6 ans.

Les décrets d’application de la loi de 2002 ont mis du temps à être publiés(3,4).

En 2007 puis en 2014 deux textes sont parus qui ont défini le champ de compétences des ostéopathes puis un référentiel formation pour les écoles agréées.

Un oubli de taille… VOUS

Désormais, les ostéopathes, contrairement aux naturopathes, aux herboristes ou aux acupuncteurs, ont le droit d’exercer sans risquer d’être poursuivis par l’ordre des médecins. Ouf !

C’est une avancée décisive.

Mais ce processus n’est pas achevé.

Il y a encore du travail à faire pour créer une relation de confiance entre ostéos et médecins, nécessaire au bon suivi des patients et pour rendre accessible l’ostéopathie à tous.

Une meilleure coopération entre médecins et ostéopathes permettrait de mieux combler le décalage entre le besoin qui existe dans la population et les services disponibles à l’heure actuelle.

Trop souvent l’absence de dialogue ou de langage commun entre les deux professions empêche d’avoir un suivi de qualité des besoins du patient.

Cela est particulièrement vrai chez les personnes dont l’état se situe entre la santé et la maladie.

Cela vous concerne si vous souffrez de troubles fonctionnels liés à votre mode de vie.

Ces situations peuvent engendrer des pathologies chroniques qui résistent aux traitements conventionnels.

Les patients se retrouvent alors parfois en errance médicale.

Le système ne sait plus comment les accompagner alors qu’une prise en charge ostéopathique offre des solutions crédibles.

Mais souvent les médecins ne le savent pas ou n’y pensent pas.

Lostéopathe : un acteur de santé au quotidien 

Pourtant, le mode de vie actuel rend le passage chez l’ostéopathe quasi obligé.

L’hygiène alimentaire, la sédentarité, le stress chronique sont les trois principales causes des déséquilibres posturaux à l’origine des douleurs articulaires et musculaires.

C’est douleurs « mécaniques » sont la conséquence de tensions musculaires sur le squelette.

Les sources principales de ces tensions sont généralement :

  • la mauvaise position au travail,
  • une activité professionnelle demandant des efforts physiques répétitifs,
  • un « faux mouvement »,
  • voire le stress,

Cette explication ne suffit pas même si la correction des conditions de travail et les précautions posturales apportent des résultats car certaines personnes échappent à ces douleurs.

Quand le muscle dit “aïe” !

Un muscle devient douloureux quand il ne peut plus s’adapter à la contraction lors d’un effort ou à la tension qui lui est demandée lors d’une mauvaise posture.

Pour cela, il existe deux explications :

  • Soit il est trop sollicité et une contracture s’installe ce qui est la cas lors d’efforts physiques intenses, et en général la douleur s’estompe en quelques jours,
  • soit il n’est pas en mesure de s’adapter à la tension qui lui est imposée par la posture et la douleur s’installe.

Dans les deux cas, il faut chercher du côté de la circulation du sang pour comprendre l’origine de la douleur musculaire.

En effet, si un muscle est insuffisamment vascularisé, il manque d’oxygène pour éliminer l‘acide lactique qu’il produit et ne peut répondre aux tensions exercées par le squelette sans se manifester par une douleur.

Si l’on traite la cause, le patient n’aura pas à revenir régulièrement chez l’ostéopathe pour se faire “remettre les vertèbres”.

Les muscles assurent 80% de la circulation du sang

Certaines douleurs sont parfois ressenties au lever puis disparaissent progressivement après quelques mouvements.

La raison est simple.

80% de la circulation du sang est assurée par les muscles qui sont presque tous au repos lorsque vous dormez.

Presque, car s’il n’existait pas un mouvement musculaire permanent, les paralysés seraient amputés et vous auriez des crampes insupportables.

Leur activation le matin relance la circulation du sang et fait disparaître la douleur.

À cette explication, il faut ajouter le rôle fondamental du foie, l’organe le plus volumineux du corps qui double de volume de sang la nuit pour se régénérer, diminuant d’autant la quantité de sang qui circule dans le corps.

L’ostéopathie et l’hygiène alimentaire, une évidente complémentarité

Si votre ostéopathe est compétent, lorsque vous sortez de chez lui vos douleurs ont disparu “comme par miracle”.

Mais s’il est vraiment compétent, il va aussi vous aider à travailler sur votre mode de vie.

Et dans ce cas, vous n’aurez pas besoin de revenir le voir tous les quatre matins !

Car l’ostéopathie ne se contente pas de gestes qui soulagent.

La séance est aussi accompagnée de conseils posturaux et de recommandations sur le mode de vie.

L’ostéopathie peut expliquer l’apparition de douleurs à certains endroits particuliers.

Il y a une raison précise pour que votre sciatique soit à gauche ou non à droite, il y a un lien direct entre votre digestion et vos douleurs au dos, etc.

Certaines douleurs chez les femmes apparaissent uniquement à un moment précis du cycle. Ce n’est pas un hasard. Et la cause peut être simplement digestive.

L’ostéopathie peut vous apporter les réponses et expliquer les liens existant entre plusieurs troubles apparemment distincts. 

Mais pour qu’elle puisse apporter son plein potentiel aux patients, l’ostéopathie doit rentrer dans le code de la Santé publique.

Deux conditions essentielles pour que la profession soit pleinement reconnue

Pour commencer, il faut une organisation professionnelle officielle nationale représentative.

La difficulté est d’avoir une instance qui soit réellement capable de structurer la profession tout en traitant ses membres avec respect, justice et justesse.

Il faut éviter les abus, par exemple, de l’ordre des médecins ou de celui des pharmaciens.

Mais cela est plus simple que l’on imagine. Il suffit d’enlever à ces instances leur pouvoir de juge.

Ensuite, les ostéopathes ont besoin d’un code de déontologie qui leur soit applicable !

Ces deux garanties permettront de rendre la profession plus crédible et de l’aider à mieux travailler avec les médecins.

Elles devraient aussi faciliter la formation continue et les bonnes pratiques.

Et c’est le patient qui devrait en bénéficier.

Car les services de santé rendus seront meilleurs et les mutuelles seront plus enclines à les prendre en charge.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


Références

  1. https://www.osteopathe-syndicat.fr/loi-osteopathie-cadre-reglementaire
  2. http://www.osteopathie-recherche.fr/index.php/notre-objectif/reconnaissance
  3. Association française de l’ostéopathie : Dossier prévention au travail, les apports de l’ostéopathie
  4. https://www.cido.fr/details-histoire+de+l+osteopathie-196.html

 

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