Pourquoi les médecins ne sont-ils jamais malades ?
Chère amie, cher ami,
Que ce soit au temps du coronavirus ou d’autre chose, les médecins globalement seraient moins malades que les autres1.
Une étude menée entre 2016 et 2017 sur des médecins hospitaliers du service de santé britannique a montré que ces derniers étaient absents 1,3% du temps contre 2,9% chez les salariés du secteur public et 1,7% dans le privé1.
Si l’on considère que les absences au Royaume-Uni sont liées à des pathologies, il est évident que les médecins semblent moins souvent malades que les autres.
Pourtant, les médecins ne seraient pas plus vaccinés que le reste de la population1 et ils ne se soigneraient pas non plus tellement mieux, au contraire2 !
Alors, ont-ils des super pouvoirs ?
Différentes raisons ont été avancées pour expliquer ce phénomène.
L’une d’entre elle serait que les médecins, confrontés à toutes sortes de virus à longueur de journée, seraient davantage immunisés que vous et moi.
C’est peut-être ce à quoi le gouvernement a pensé en les privant de masques durant toute l’épidémie de coronavirus…
Mais vous direz que je fais du mauvais esprit.
Et de toute façon, ce n’est pas une raison valable !
Car, de leur côté les infirmières, qui sont également en contact avec les patients, devraient aussi être immunisées. Or, ce n’est pas le cas.
Les soignants dans le dur
Toujours selon la même étude, elles ont un taux de congé maladie de 4,5 fois plus élevé que le reste de la population.
En France, le taux d’absentéisme est, quant à lui, deux fois plus élevé chez les soignants que dans le reste de la population.
Cela serait dû notamment aux situations d’épuisement, voire de dépression que connaissent de nombreux soignants lorsque leur charge de travail est trop lourde.
Ces souffrances sont plus présentes chez les soignants que dans le reste de la population3,4.
En effet, habitués à se sacrifier pour les patients, à ne pas compter leurs heures et à accepter de longues séquences de travail (parfois de plus de 12 heures d’affilée) les soignants s’oublient.
Ils s’épuisent petit à petit, jusqu’à ce qu’ils craquent complètement.
C’est la raison pour laquelle les conditions d’exercice de leur métier sont si importantes.
En France, depuis 30 ans, l’hôpital public est délaissé par les différents gouvernements qui se succèdent.
Des hôpitaux sous pression financière
Personne n’ose toucher au remboursement des médicaments ou à l’achat des machines, qui représentent des sommes considérables.
En revanche, les effectifs ne sont jamais augmentés et le matériel de base fait défaut : gants, masques et solutions hydroalcooliques manquent toujours à l’appel alors que le gros de la crise sanitaire semble être passé. Cherchez l’erreur !
Avec une vraie politique de prévention, il serait possible de supprimer de nombreux médicaments et les remboursements qui vont avec.
Cela permettrait d’augmenter le nombre de lits disponibles et de faire face aux épidémies qui se présentent de temps en temps.
Cela permettrait aussi de baisser la pression qui pèse sur les hôpitaux et donc sur les soignants.
Et les médecins alors ?
Pourquoi sont-ils moins malades que les infirmières ?
Tous les médecins que je connais débordent d’énergie. Ils soignent leurs patients 12 heures par jour ou plus, écrivent des livres, donnent des conférences.
C’est également une population triée sur le volet en raison de leurs études.
Au départ, ils passent un examen très sélectif puis ils enchaînent avec 10 ans d’études intensives.
Ceux qui tiennent jusqu’au bout ont fait la preuve de leur résistance nerveuse et physique !
Comme le dit dans l’une de ses lettres Jean-Marc Dupuis, les médecins sont donc peut-être plus motivés que les autres5.
Regard sur les malades
Le Dr Frédéric Saldmann, dans son livre, Le meilleur médicament, c’est vous !6 propose une autre explication.
Selon lui :
“ Des chercheurs ont découvert qu’en faisant regarder à des sujets pendant dix minutes des photos désagréables de personnes malades, leurs défenses immunitaires devenaient plus performantes. Les clichés représentaient des personnes souffrant de maladies infectieuses sévères avec des toux productrices, des écoulements épais du nez, des boutons purulents, des pustules et toutes sortes de manifestations infectieuses suffisamment démonstratrices. ”
Joie !
Tout le monde à l’évidence n’est pas fait pour être médecin !
En tout cas, dans cette étude des analyses de sang ont été faites.
Et les contemplatifs des maladies du monde s’en sont trouvés mieux immunisés…
Leurs cellules immunitaires, les cytokines, avaient augmenté de plus de 25 % !
Cela n’explique peut-être pas tout.
Mais la conclusion qui s’impose est positive : il est bon pour le médecin de prendre le temps de regarder le malade.
Et comme, il est bon pour le malade que le médecin prenne le temps de l’écouter et de lui parler, les deux devraient pouvoir s’y retrouver !
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois
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