Sortir du brouillard cérébral
Chère amie, cher ami,
Le fonctionnement de votre cerveau est très lié à ce que vous mangez.
Cette idée a longtemps fait sourire de nombreux médecins.
Mais certains médecins exceptionnels ont montré la voie il y a longtemps.
Le Docteur Catherine Kousmine, après la Deuxième Guerre mondiale, a beaucoup utilisé la nutrition contre le cancer et les maladies dégénératives comme la sclérose en plaques(1).
Le régime GAPS pour l’autisme
À partir des années 90, une autre femme exceptionnelle, aussi d’origine russe, a montré que l’alimentation pouvait aider les patients atteints d’autisme, le Dr Natasha Campbell-Mcbride(2).
Neurologue et neurochirurgienne, elle a aidé son fils à sortir de l’autisme(2).
Elle a accompagné de nombreux patients atteints de cette pathologie au sein de la Cambridge Nutrition Clinic, institution qu’elle a fondée et qu’elle dirige(2,3).
Elle propose pour ces patients un régime alimentaire spécifique qu’elle a appelé GAPS(3).
Ce régime élimine totalement les amidons et le sucre(4,5).
Pendant au moins un an sont exclus les céréales, le sucre, les pommes de terre, le panais, la patate douce et l’igname(4,5).
Au bout d’un an ou plus, pourront être réintroduites les pommes de terre nouvelles, ainsi que les graines de sarrasin et de millet ou de quinoa(4,5).
Mais le blé et tous les aliments industriels sont éliminés(4,5).
C’est une alimentation structurée autour de(4,5) :
- protéines de qualité (viande, œufs, produits de la mer bio ou sauvages) ;
- légumes cuits (à la vapeur notamment),
- crudités et salades,
- d’huiles végétales de qualité : huile d’olive et huile de coco notamment.
Les fruits peuvent être consommés entre les repas, de préférence crus(4,5).
D’après les thérapeutes qui le recommandent, le régime GAPS est indiqué pour les troubles ou maux suivants(4,5) :
- l’autisme,
- la sclérose en plaques et les maladies auto-immunes,
- l’hyperactivité,
- la dépression,
- la schizophrénie.
Ce régime n’a pas la prétention de guérir les malades, mais d’aider leur cerveau à mieux fonctionner(4,5).
Qu’est-ce que le brouillard cérébral ?
L’un des effets du régime GAPS est de diminuer le brouillard cérébral(6,7).
Cette notion est de mieux en mieux identifiée par les thérapeutes(6,7).
Le brouillard cérébral touche de nombreuses personnes qu’elles soient atteintes de troubles plus graves ou non.
Ces symptômes peuvent être permanents ou intermittents.
Dans tous les cas, la vie des patients s’en trouve affectée.
Le brouillard cérébral se manifeste par(6,7) :
- une vision un peu floue,
- un manque d’attention et de concentration,
- le sentiment d’être sous l’eau,
- la sensation de vivre à côté de sa propre vie,
- l’impression que le cerveau est cotonneux,
- une mémoire défaillante,
- des difficultés à aller au bout des choses.
Le poids du petit-déjeuner
Le régime GAPS représente un changement de vie très conséquent(4,5).
Parfois, avant de prendre des mesures aussi drastiques, il suffit de changer un repas pour améliorer le brouillard cérébral(6,7).
Et c’est encore une femme, le Dr Anne Nilsson de l’Université de Lund en Suède, qui a mis en évidence cette solution de santé(8,9,10,11).
En 2007, la chercheuse a mené une étude qui a permis de changer le regard de la science sur la glycémie et le cerveau(8,9,12,13).
Cette étude a été publiée dans l’European Journal of Nutrition en 2009.
C’est l’une de ses premières publications.
Depuis, elle en a fait paraître de nombreuses autres. Le Dr Anne Nilsson est devenue une scientifique incontournable dans le monde de la nutrition en Occident(9,10,11).
Dans cette étude, la scientifique a sélectionné 40 volontaires en bonne santé, âgés de 49 à 70 ans qui ont accepté d’être suivis par son équipe(8).
L’objectif de ces observations était de comprendre les corrélations existantes entre les repas et le fonctionnement du cerveau.
Plus spécifiquement, les chercheurs voulaient comprendre quelle influence pouvait avoir la glycémie sur les fonctions cognitives(8).
Les scientifiques ont séparé les participants en deux groupes.
Les participants du premier groupe ont reçu un petit-déjeuner à index glycémique élevé. On leur a donné une boisson qui a fait monter rapidement leur taux de sucre dans le sang(8).
Ils ont donc eu un pic de glycémie, avant que celle-ci ne redescende.
Ils ont ensuite passé des tests cognitifs et de mémoire.
Ils ont passé le premier test au bout de 35 minutes après le petit-déjeuner, puis un deuxième au bout de 90 minutes, un troisième au bout de 120 minutes, un quatrième au bout de 150 minutes(8).
Ensuite, à 170 minutes, on leur a fait passer un test d’attention.
Le deuxième groupe a reçu un petit-déjeuner à index glycémique modéré. Leur glycémie est restée sensiblement la même au cours de la matinée.
Ils ont passé les mêmes tests que le premier groupe.
Puis, les résultats des participants aux différents tests ont été comparés.
Résultat, le groupe dont le petit-déjeuner a permis d’avoir une glycémie régulée a mieux réussi les tests 2, 3 et 4 ainsi que le test d’attention.
En clair, ils ont su maintenir leur concentration beaucoup plus longtemps.
Conclusion : un petit-déjeuner qui permet de maintenir la glycémie est beaucoup plus efficace pour éviter le déclin des fonctions cognitives et de l’attention au cours de la matinée.
C’est à partir de ces travaux et de ceux qui ont suivi que de nombreux nutritionnistes ont pu confirmer cette hypothèse avec leurs patients(14,15).
Bref, lorsque vous adoptez un petit-déjeuner protéiné avec des légumes, vous risquez moins d’être fatigué durant la journée qu’avec le petit-déjeuner continental classique.
Vous aurez les idées nettes dès le matin !
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois
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