TDAH : les médicaments ne sont pas sans risques
Le TDAH est le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité. Ce trouble est associé aux enfants incapables de rester concentrés plus de quelques minutes, voire secondes.
S’ils sont en plus hyperactifs, cela donne des enfants qui ne tiennent pas en place.
Il leur faut une nouvelle activité toutes les 5 minutes ou moins.
Ils demandent une attention constante des adultes autour d’eux. Ces derniers s’épuisent à tour de rôle(1).
La plupart des instituteurs les redoutent et les autres parents les détestent.
Et comme personne ne sait comment s’y prendre avec ces enfants pas tout à fait comme les autres, on leur administre des médicaments.
On les préfère drogués et endormis plutôt que dispersés et excités.
Pourtant la réponse médicamenteuse n’est pas anodine.
La ritaline est risquée pour le système cardiovasculaire
Cette étude portait sur 278 027 patients suédois âgés de 6 à 64 ans.
Tous ont reçu des médicaments contre le TDAH, c’est-à-dire l’une des molécules suivantes(3) :
- méthylphénidate
- lisdexamfetamine
- dexamfetamine
- atomoxetine
- guanfacine.
Les auteurs de l’étude arrivent à la conclusion suivante : plus les patients ont pris des médicaments pour le TDAH longtemps et plus ils risquent(2) :
- d’avoir un accident vasculaire cérébral ;
- de l’hypertension ;
- de l’athérosclérose.
L’étude montre également que ceux qui prennent des médicaments stimulants, dont fait partie la ritaline, ont un risque cardiaque plus élevé que ceux qui prennent un médicament non stimulant(2).
Ils recommandent de bien prendre en compte la balance bénéfices/risques avant de distribuer ces molécules aux enfants TDAH(2).
L’enfant face au monde des adultes
J’en sais quelque chose. C’est une situation que nous avons vécue !
Notre enfant a été considéré comme TDAH pendant deux ans, même si aucun diagnostic officiel n’est venu valider cette hypothèse formulée par l’école où il se trouvait.
Nous avons toujours refusé qu’il prenne de la ritaline.
Et, en effet, il y a bien d’autres choses à faire avant de passer aux médicaments, même si chaque situation est différente.
Vous me direz peut-être que dans certains cas, cela est mieux pour tout le monde et que l’enfant lui-même s’en porte mieux.
Peut-être.
Mais le médicament ne peut, à mon sens, qu’être un dernier recours.
Ce que j’ai retenu de notre expérience, c’est qu’il faut donner du temps au temps, ralentir le rythme et changer sa manière de faire.
Cela a fonctionné pour nous en tout cas.
Votre enfant est-il TDAH ?
Cela peut passer, par exemple, par un bilan neuropsychologique(5).
De même, la rencontre d’un psychiatre peut vous aider. Seul ce dernier peut poser le diagnostic.
Avec notre enfant, nous avons vu un neuropsychologue, une psychologue, un psychiatre et une psychomotricienne. Et il existait bien d’autres options !
Son bilan disait que 98% des autres enfants avaient une capacité de concentration supérieure à la sienne.
Un thérapeute nous a expliqué qu’il aurait besoin d’une AVS (Assistante de vie scolaire) tout au long de sa scolarité.
On nous a aussi expliqué que notre enfant avait trop de pression sur les épaules.
On nous a dit qu’on était en train de lui “voler son enfance” car il avait trop de soucis et de choses d’adultes en tête. Pensez que nous étions ravis !
En même temps, tout cela s’est déroulé en pleine crise sanitaire, en plein confinement.
Nous étions tous sous pression. La société était devenue folle.
Toutefois, ces rendez-vous et ce temps d’accompagnement nous ont permis de voir que notre enfant était angoissé. Il n’était pas heureux.
J’ai repensé à un passage du Petit Prince de Saint Exupéry qui exprimait à la perfection ce que je ressentais :
On a commencé les journées en chansons, on a joué davantage, on est allé voir tous les psys, on a découvert un vaste univers.
On a testé des choses, éliminé ce qui manifestement ne servait à rien et gardé ce qui était utile.
Au bout d’un an, les choses allaient déjà mieux.
Mais la vraie amélioration s’est faite lorsqu’on a changé notre enfant d’école.
Il était alors dans un établissement Montessori où nous l’avions mis en espérant qu’il serait moins sous pression qu’à l’école publique.
Mais notre enfant avait besoin de structure, de cadre et de répétition.
Deux ans plus tard, lorsqu’il a retrouvé l’école “normale”, cela a été un soulagement.
Il s’est remis à apprendre.
De même, les séances de psychomotricité ont été utiles.
Trois ans après, les choses sont rentrées dans l’ordre.
Cet enfant n’a pas besoin d’AVS. Il aime lire, il aime la musique, il a de nombreux amis…
Et c’est vrai qu’il est sensible.
Nous avons appris à le connaître.
À la naissance, le bébé n’est pas livré avec un mode d’emploi.
Il faut prendre le temps de se rencontrer, même avec ses enfants.
Pourquoi votre enfant est-il TDAH ?
C’est un moment délicat.
Car cela vous oblige à passer en revue votre mode de vie et vos habitudes.
Qu’est-ce qui cloche ?
Voici quelques raisons qui expliquent que votre enfant est peut-être TDAH :
1/ C’est sa nature. C’est ainsi qu’il est constitué. Nous sommes tous différents. Nous avons tous nos tempéraments, nos signes distinctifs qui peuvent être des forces ou des faiblesses selon les situations…
Votre enfant est nerveux, sensible, à l’affût de ce qui se passe ? Peut-être est-ce un veilleur ? Il a en lui quelque chose des sentinelles d’autrefois, ceux qui préviennent les autres lorsque survient un danger ?
Un enfant distrait ou inattentif, un peu à côté de la plaque, agace les adultes.
Mais c’est encore un enfant. Il est encore en construction. Peut-être a-t-il besoin de temps tout simplement.
2/ L’enfant est saturé de toxiques qui jouent sur le fonctionnement de son cerveau.
Il a été démontré que les additifs alimentaires pouvaient renforcer le caractère TDAH d’un enfant(6).
De même, il est possible que la présence de métaux lourds nuise au développement de votre enfant(7).
3/ Son environnement quotidien est trop stressant.
Y a-t-il des cris à la maison ? Les relations entre les parents sont-elles compliquées ? Est-ce une mauvaise passe pour la famille ? Les professeurs sont-ils trop sévères ou trop stressés ?
La pression autour de votre enfant peut l’angoisser.
Peut-être ne s’estime-t-il pas à la hauteur de vos attentes ?
Peut-être craint-il de perdre votre affection ?
Y a-t-il un blocage lié à une situation donnée qui vous a paru anodine, mais qui pour lui paraît insurmontable ?
Dans ce cas, l’accompagnement des psys de différents types peut être très utile.
De même, le sport, les activités extérieures ou artistiques permettent à l’enfant d’oublier le stress et de se développer dans l’action ou la création.
Il est bon d’avoir des espaces d’expression et de liberté dans des cadres clairement définis.
L’enfant se sent en sécurité sans être entravé.
4/ Il manque de sommeil : votre enfant s’endort-il le soir ? A-t-il des problèmes de respiration ? Etc.
5/ L’enfant a des carences alimentaires.
Si l’enfant a un trouble digestif et qu’il absorbe mal certains nutriments par exemple, cela peut jouer sur sa physiologie et sur son comportement.
C’est une enquête à mener avec un nutritionniste(8).
Pour commencer, vous pouvez opter pour des petits-déjeuners salés ou protéinés.
Les porridges d’avoine ou de sarrasin valent mieux que les céréales très sucrées que l’on trouve partout(9).
De même, n’hésitez pas à privilégier les légumes frais et bio autant que possible.
Cela permet à votre enfant de manger des fibres. Et c’est aussi un apport substantiel en vitamines et minéraux(9) !
Compléments alimentaires et plantes utiles pour les TDAH
- la prise de fer(10)
- de cuivre et zinc(11)
- ou de magnésium(12)
- et d’oméga 3 bons pour le cerveau(13).
- le bacopa, une plante qui renforce les fonctions cognitives(14) ;
- le safran en alternative naturelle à la ritaline(15) ;
- la rhodiola qui aide le corps à s’adapter aux changements(16)
- la valériane ou la passiflore qui sont des plantes apaisantes qui aident à trouver le sommeil.
Aucun diagnostic, test ou parole de thérapeute ne doit enfermer votre enfant.
Il grandit, il change. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain.
Tous vos efforts pour vous occuper de lui et l’aimer du mieux que vous pouvez portent leurs fruits même si je sais que ce n’est pas toujours facile.
Et même si je sais aussi qu’autour de vous tout le monde ne comprend pas forcément la peine que vous vous donnez.
Votre enfant sait que vous êtes là.
Il sait qu’il peut compter sur vous.
Il se bat avec vous.
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois
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