Votre corps produit-il suffisamment de butyrate ?

Chère amie, cher ami,

Lorsque votre système digestif fonctionne bien, votre microbiote vous permet de digérer les fibres et de produire du butyrate.

L’opération est menée par les bactéries du côlon qui par la fermentation transforment les fibres en acétate, en propionate et en butyrate. (1)

Cet acide gras à chaîne courte est une bénédiction pour votre métabolisme.

De l’énergie pour le côlon !

Il s’agit notamment d’un carburant de choix pour les colonocytes. (2)

Ces cellules épithéliales, qui forment la membrane du gros intestin, préfèrent le butyrate comme source d’énergie au glucose, contrairement aux autres cellules du corps humain.

70 à 80 % de l’énergie qu’elles produisent, sous forme d’ATP, vient du butyrate. Elles utilisent le glucose en carburant complémentaire.

L’ATP ou adénosine triphosphate est la molécule clef de l’énergie dans les cellules.

Elle est un produit de l’oxydation. (3,4)

Autrement dit, l’oxygène que vous respirez permet des réactions chimiques qui produisent de l’énergie au sein des cellules.

Dans l’évolution, les premiers organismes vivants, essentiellement des bactéries, utilisaient le CO² comme source d’énergie.

Puis, d’autres organismes ont commencé à utiliser le soleil et l’oxygène, ce qui s’est révélé beaucoup plus efficace.

Et c’est là que sont apparus des organismes plus complexes. On est passé des procaryotes ou eucaryotes capables, comme vos cellules, d’avoir de multiples fonctions.  (5)

C’est à partir de là que la vie s’est considérablement diversifiée au point que vous et moi puissions être là aujourd’hui. Merveilleux, n’est-ce pas ?

Les bienfaits du butyrate

Depuis quelques années, les scientifiques s’intéressent de plus près au butyrate.

Pour l’instant, les données indiquent que le butyrate (6, 7) :

  • aide le métabolisme à mieux fonctionner ;
  • régule la prise de poids ;
  • joue sur la sensibilité à l’insuline ;
  • facilite le traitement du glucose dans le corps ;
  • améliore le métabolisme des graisses ;
  • est bénéfique pour les cellules épithéliales du côlon ;
  • renforce la santé du côlon et, ce faisant, agit positivement contre l’inflammation tout en augmentant l’immunité ;
  • renforcerait la santé des muscles et des os ;
  • serait utile au pancréas.

Des études qui méritent d’être confirmées

Tous ces mérites ne sont pas encore certains.

Une partie de travaux ont été menés sur des souris de laboratoire ou dans des tubes à essais (in vitro), ce qui ne correspond pas exactement à la réalité.

Et comme ni vous, ni moi ne sommes des souris blanches, il est possible que le butyrate n’ait pas exactement le même effet que chez ces rongeurs !

Néanmoins, tout semble indiquer que cette substance est globalement bénéfique pour le fonctionnement du corps humain. (6,7)

Et c’est du reste pour cela que le microbiote est programmé pour en fabriquer.

La difficulté dans cette affaire est que votre corps sous-traite cette production.

Il faut donc prendre soin des sous-traitants, c’est-à-dire de la colonie de bactéries qui loge chez vous.

Le fameux rapport oméga 3/oméga 6

Une chose est sûre, cependant. Vous avez tout intérêt à prendre soin de votre flore intestinale pour qu’elle puisse produire la quantité de butyrate nécessaire à vos colonocytes.

Votre nutritionniste vous dira certainement que l’une de vos priorités pour ce faire est de veiller à ce que votre alimentation vous apporte des acides gras essentiels omégas 3 et omégas 6.

Ils sont dits “essentiels” parce que votre corps ne les fabrique pas ou peu. Ils sont dépendants des apports extérieurs liés à l’alimentation.

Le rapport recommandé est de 1 oméga 3 pour 4 ou 5 omégas 6. (8)

Les omégas 3 se trouvent dans les produits de la mer, les algues et certaines huiles végétales comme l’huile de lin.

Les omégas 6 sont dans l’huile de tournesol, le blé, le maïs et le soja ainsi que les produits d’animaux d’élevage qui ont été nourris avec ces végétaux.

Le lait ou le fromage vous apporteront des omégas 3 si les animaux ont brouté l’herbe des pâturages et des omégas 6 s’ils ont mangé du maïs ou du soja. (9)

L’huile d’olive vous apporte surtout des omégas 9, qui ne sont pas dit “essentiels”, mais que votre corps sera ravi d’utiliser. Elle compte 7 % d’omégas 6 et un peu moins de 1 % d’omégas 3. (10)

L’huile de colza comme l’huile d’olive est riche en omégas 9 mais elle contient aussi 17 % d’omégas 6 et 8 % d’omégas 3. C’est une bonne huile à utiliser pour les vinaigrettes. (10)

L’huile de lin est riche en omégas 3 mais tout le monde ne la digère pas !

L’excès d’omégas 6 : un enjeu civilisationnel !

Votre nutritionniste vous dira aussi qu’une alimentation qui n’apporte que des omégas 6 est pro-inflammatoire. (8)

Hélas, lorsque je regarde une partie de la jeunesse autour de moi, je constate que leur alimentation à base de pizzas, de pain, de burgers et de plats transformés ne compte que des apports en omégas 6.

En outre, la qualité des produits qu’ils consomment n’est pas au rendez-vous.

Si vous préparez vos pizzas vous-même et que vous y mettez des anchois ou des sardines, c’est évidemment très différent !

Le problème des produits industriels vient du fait que ces produits à base de blé, de maïs, de soja ou d’huile de palme ou de tournesol ne comptent que des omégas 6.

Comment bien nourrir votre microbiote ?

Les bactéries de votre côlon ne demandent qu’une chose : des fibres alimentaires de qualité.

Vous les trouverez dans les céréales complètes ou semi-complètes.

L’avoine, l’orge ou le seigle par exemple vous apportent des fibres de qualité.

De même, les tubercules ou les légumes racines sont riches en fibres alimentaires de qualité. (8, 10)

N’hésitez pas, par exemple, à consommer des patates douces, des racines de persil tubéreux ou encore des panais et des carottes.

Les autres légumes en contiennent aussi. Tous les types de choux, le brocoli ou encore les poireaux sont également riches en fibres. (11,12)

Les fruits, bien sûr, ne doivent pas être oubliés : une collation de fruits rouges, de quelques quartiers de pomme ou d’une demi-banane sont d’excellents apports alimentaires.

Malgré tout, chaque personne est différente et certains aliments riches en fibres peuvent ne pas vous convenir.

Certaines personnes peinent à digérer les pommes, d’autres supportent mal les oignons et plus généralement les alliacées comme l’ail, l’échalote et la ciboulette.

La consommation régulière de psyllium bio peut également être une source utile de fibres pour votre système digestif.

Il existe aussi du butyrate en complément alimentaire.

Ces produits sont toutefois assez chers et ne remplaceront pas une alimentation riche en fibres.

Toutefois, si votre nutritionniste pense que cela est bon pour vous, pourquoi pas !

Menaces sur le microbiote !

Enfin, si vous souhaitez que vos colonocytes puissent travailler dans de bonnes conditions, il leur faut un environnement apaisé et non toxique.

En clair, toutes les pollutions auxquelles votre corps est exposé auront une incidence sur la production de butyrate au sein de votre microbiote.

Tout ce que vous mettrez en place pour avoir un air intérieur de qualité, une eau filtrée sans hydrocarbures ni toxiques, une alimentation sans pesticides, etc. sera bénéfique pour votre microbiote.

De même, si vous pouvez éviter les antibiotiques, c’est toujours mieux.

Les métaux lourds, les additifs alimentaires et les plastiques provoquent aussi de l’inflammation qui, petit à petit, abîme le microbiote.

Enfin, le stress peut s’avérer néfaste, surtout s’il est chronique.

Rien de tel qu’une bonne balade en forêt pour casser ces mécanismes de stress récurrents qui ne sont pas toujours évitables dans ces vies trépidantes que nous menons !

Bref, toute l’attention que vous porterez aux bactéries qui se sont invitées chez vous aura sur votre santé des effets très bénéfiques !

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2017/08/medsci20173310p862/medsci20173310p862.html#:~:text=Le%20butyrate%20est%20un%20acide,la%20fermentation%20des%20fibres%20alimentaires.https://www.aquaportail.com/dictionnaire/definition/5714/colonocyte#:~:text=Un%20colonocyte%20est%20une%20cellule,divers%20transporteurs%20%C3%A9changeurs%20d’ions.https://planet-vie.ens.fr/thematiques/cellules-et-molecules/les-roles-de-l-atphttps://www.nutrimuscle.com/blogs/actualites/qu-est-ce-que-l-atp-adenosine-triphosphate#:~:text=L’Ad%C3%A9nosine%20Triphosphate%20(ATP)%20est%20la%20mol%C3%A9cule%20%C3%A9nerg%C3%A9tique%20fondamentale,dans%20le%20cycle%20de%20Krebs.https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1631068303000988https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1043661820314821https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2025/02/17/butyrate-metabolic-powerhouse.aspx?cid_source=takecontrol&cid_medium=email&cid_content=art1HL&cid=20250217_TC&utm_source=substack&utm_medium=emailhttps://www.editionsaugustindelivois.com/store/p1/Faites_paix_avec_ventre_LIVRE.htmlhttp://www.fidocl.fr/content/des-enjeux-pour-la-filiere-0#:~:text=L’herbe%20p%C3%A2tur%C3%A9e%20am%C3%A9liore%20la%20qualit%C3%A9%20du%20profil%20en%20acides%20gras&text=La%20teneur%20en%20AG%20du,65%20%25%20des%20acides%20gras%20totaux.https://colza.ch/comparaison-entre-huileshttps://www.larucheauxlivres2caroline.fr/product/show/9782494318014/legumes-le-secret-est-dans-la-recettehttps://www.hopitalduvalais.ch/fileadmin/files/disciplines/pediatrie/fr/20160930_Info_Patient_Sante_la_fibre_DEF.pdf

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