5e Congrès des Herboristes – Angers

Cette année, le 5e Congrès des Herboristes est organisé par l’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie (ARH). Il a lieu les 8 et 9 avril au Centre des Congrès d’Angers.

Après avoir initié et co-organisé les précédentes sessions (Paris en 2013, Lyon en 2014, Toulouse en 2015 et de nouveau Paris en 2016), l’IPSN a passé la main cette année. Cela nous a permis de libérer un peu de temps et de proposer d’autres événements (Congrès de St Malo du 13 et 14 mai, Congrès de Bordeaux du 11 novembre et Journées du Microbiote les 11 février, 6 mai et 21 octobre à Louvain la Neuve, Belgique).

L’ARH est une école d’herboristerie qui se bat depuis de nombreuses années, avec d’autres acteurs historiques, pour la reconnaissance officielle du diplôme d’herboriste.

Les écoles ont, du reste, créé la Fédération des Écoles d’Herboristerie afin de mettre en commun leurs efforts pour assurer l’existence en France d’un enseignement de qualité. On espère qu’il sera un jour – le plus tôt possible – reconnu par l’Etat.

Le programme de 2017 est magnifique. J’y reviendrai.

Avant, je souhaitais vous rappeler pourquoi il est si important que les herboristes aient à nouveau pleinement le droit d’exercer.

 

Conseiller des plantes et des tisanes : c’est un métier !

Vous viendrait-il à l’idée de demander à votre pharmacien comment préparer une soupe d’ortie et quels bienfaits vous pourriez en tirer ?

Il rirait.
Et s’il vous prenait l’idée de lui demander de vous en fournir, il rirait encore plus fort.

Et pourtant… Selon la tradition de l’herboristerie française, les feuilles d’ortie sont très utiles pour se soigner.
On les utilise pour leurs vertus dépuratives. L’action diurétique de l’ortie permet de soulager les douleurs rhumatismales comme celles de la goutte. En effet, l’acide urique se trouve éliminé par les feuilles d’ortie.
Mais ce n’est pas tout !

L’ortie, c’est aussi :

  • Un formidable concentré de minéraux qui viendra renforcer votre terrain. C’est mieux que les multivitamines !
  • Un tonifiant qui permet de lutter contre la fatigue et de retrouver la forme.
  • Une plante qui soigne les plaies et joue sur les saignements.
  • Un traitement connu de toutes nos grands-mères contre le « rhume des foins », l’asthme et les problèmes respiratoires.

C’est une plante que l’on retrouve dans toute l’Europe. Qu’il s’agisse de la grande ou de la petite ortie, elles ont les mêmes propriétés. C’est donc un remède universel, accessible à tous, qui ne coûte pas grand-chose…

Si votre herboriste ne peut pas vous révéler les secrets de l’ortie. Qui vous le dira ?

Comment savoir s’il faut utiliser les plantes en décoction, en macération ou en tisane ? Faut-il prendre les feuilles, les racines ou les fleurs ?

Comment savoir d’où viennent les plantes ? Si toute la chaîne de production a été respectée? Si les producteurs locaux ont été privilégiés ?

Seul, un herboriste – fût-il par ailleurs diplômé en pharmacie, comme c’est souvent le cas – pourra vous le dire.

 

Les lauriers de César !

Connaissez-vous tous les usages du laurier, à part celui qui consistait à les tresser pour honorer les généraux au temps de la Rome antique ?

On s’en sert en cuisine, naturellement. C’est un condiment utile pour donner du goût et c’est un excellent conservateur naturel.

Et au niveau médicinal ?

Le laurier est excellent pour soulager les ballonnements ou les crampes abdominales. L’idéal pour cela est de prendre en infusion des fleurs de lauriers. On évitera de les mettre dans une eau trop chaude afin d’éviter que les propriétés recherchées ne soient perdues.

Les feuilles de laurier peuvent également être utilisées en décoction contre les aphtes, voire pour soulager une angine.

Et, que dire du millepertuis ? Celui-là, le pharmacien le connaît. C’est pour la dépression, vous dira-t-il. Mais, quid des interactions éventuelles avec les médicaments ? Saviez-vous qu’il vaut mieux éviter d’en prendre avec des antidépresseurs, des antimigraineux ou des contraceptifs oraux ?

L’usage du millepertuis ne s’arrête pas là. On peut l’utiliser sous la forme d’une macération (huile rouge) qui soulage les brûlures de premier degré, ou encore pour apaiser des rhumatismes et des douleurs musculaires. Il existe aussi des huiles essentielles de millepertuis, des élixirs floraux… Comment s’y retrouver ?

Aujourd’hui, certaines plantes sont autorisées dans le commerce.
Soit en vrac : ce sont les tisanes les plus connues que l’on retrouve dans les supermarchés : camomille, tilleul, menthe et réglisse.
Soit sous forme de complément alimentaire. Depuis le 1er janvier 2015, plusieurs centaines de plantes ou d’extraits de plantes ont été autorisées.
Quand fera-t-on pareil pour les plantes en vrac qui sont moins dosées et, donc, encore plus sûres pour le consommateur ?

 

L’herboriste, c’est aussi un art de vivre et de travailler !

Avant de faire entrer des plantes dans une boutique ou dans un cabinet où elles seront conseillées et distribuées, il faut respecter différentes étapes.

D’abord, la plante sera cultivée ou cueillie par un paysan-herboriste. Il connaît le terrain où la plante a poussé. Dans son travail, il applique un savoir-faire précis. Parfois, il suit un cahier des charges exigeant, tels les producteurs du syndicat Simple.

Ensuite, elle est récoltée, puis séchée dans de grands séchoirs.
Dès lors, en fonction de l’usage prévu, la plante pourra suivre différents chemins.
Elle peut être envoyée à un distillateur, souvent herboriste lui-même qui en tirera de l’huile essentielle et des élixirs floraux.
Elle peut également être conditionnée et envoyée à un herboriste en bout de chaîne, le distributeur, qui la proposera sous forme de tisane, par exemple.

Dans tous les cas, qu’il soit paysan-herboriste, cueilleur, artisan-distillateur, herboriste-conseil en cabinet ou herboriste en boutique, notre homme ou notre femme est un ou une passionné(e) des plantes. Son travail, c’est aussi de s’assurer de la qualité de la filière et du respect de l’environnement dans lequel grandissent les plantes.

L’herboriste d’aujourd’hui est aussi un éducateur. C’est lui qui informe le public de la qualité des plantes, mais aussi de leur utilité pour les humains ou pour l’environnement. C’est un métier très complet. Et nous en avons besoin.

C’est la raison pour laquelle il faut soutenir les herboristes !

Et il faut venir à leur Congrès à Angers, les 8 et 9 avril prochains (au Centre des Congrès).

Le programme que vous trouverez sur le site de l’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie est passionnant.
Les conférences évoqueront toute l’histoire et la culture de l’herboristerie en France à travers les siècles.
Ce sera aussi l’occasion de découvrir tous les métiers de l’herboristerie : les producteurs, les transformateurs et les distributeurs. Vous pourrez découvrir les écoles, leur enseignement, leurs enseignants…
C’est tout un monde vivant de plantes et d’humains qui bouge et qui mérite d’être découvert !

Vous verrez également les difficultés récurrentes que rencontrent les professionnels des plantes médicinales : entre tracas administratifs et ennuis judiciaires, ils sont souvent la cible des autorités qui leur cherchent des poux plutôt que de les aider à développer ce métier nécessaire à notre temps !

Les choses évoluent cependant et l’herboristerie se structure et se modernise. Cet aspect est aussi dans le programme qui, décidément, est très complet.

 

Alors, ne manquez pas ce rendez-vous naturel !
Vous pouvez réserver votre place ici.

(L’IPSN n’est plus l’organisateur, merci de contacter directement les organisateurs pour toutes vos questions pratiques)

 

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois
PS : Retrouvez également tous nos futurs événements sur l’agenda de l’IPSN !

 


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