Au Royaume-Uni, la surmortalité cardiovasculaire se maintient à des niveaux élevés 

Chère amie, cher ami,

Il y a quelques jours, un lecteur m’a transmis une alerte importante. Il s’agit d’une vidéo du Pr John Campbell expliquant que la surmortalité cardiovasculaire dans le monde est bien au-dessus de la normale depuis plus de trois ans. Que se passe-t-il(1) ?

Le Pr Campbell est un biologiste. Il a été infirmier lui-même puis professeur en école d’infirmières. Il a également participé à différents travaux scientifiques(2).

Il a également obtenu un doctorat en philosophie.

C’est un homme qui semble sorti d’un autre temps.

Quelqu’un comme seul le système anglais semble savoir en faire : c’est à la fois un homme de cœur et de terrain, mais aussi un scientifique accompli et un homme formé aux humanités.

Il a touché des patients, il les a soignés à l’hôpital, il leur a fait des piqûres ou administré des perfusions, et en même temps il sait parfaitement lire une étude scientifique tout en étant capable de développer une vision sur ce qu’il fait et ce qu’il pense(2).

Cela lui permet d’être compétent et libre à la fois.

Dans un système de santé qui fonctionnerait bien, tous les soignants devraient être plus ou moins capable d’en faire autant.

S’il est bien un domaine où les professionnels méritent de savoir allier le cœur, la tête et une certaine éthique, c’est bien celui des soins.

Une petite publication qui n’a l’air de rien…

Le Pr John Campbell analyse un article de la Fondation Britannique pour le cœur qui s’inquiète de la situation cardiovasculaire au Royaume-Uni(3).

John Campbell précise d’emblée que l’intérêt de ce document réside dans ce qu’il dit et ce qu’il ne dit pas(1).

La première information est dans le titre : depuis le début de la pandémie, soit février 2020, il y aurait eu près de 100 000 personnes décédées en plus de la normale(3).

Le chiffre exact cité par l’article est de 96540(3).

Campbell affirme que ces données sont conformes à ce que l’on trouve dans les registres nationaux.

Cela donne une moyenne de 500 décès supplémentaires par semaine liés à un problème cardiaque !

Une situation critique 

Ces chiffres n’ont rien d’anodin.

Si les médias faisaient autant de bruit à propos de ces décès que sur ceux de 2020, du temps où le covid était là et où l’on attendait un traitement, tout le monde serait paniqué !

Les gens se rueraient chez leur médecin pour vérifier leur tension et leur état de santé général.

Mais ce n’est pas le cas.

Le fait passe totalement inaperçu.

Quelles sont les causes envisagées par la Fondation britannique pour le cœur ?

Pour les experts de la Fondation, en 2020, ce nombre de décès de maladies cardiovasculaires s’explique aisément par l’épidémie de Covid-19.

Et là-dessus, Campbell est d’accord(1,3).

Les maladies cardiovasculaires ont été la deuxième cause de mortalité provoquée par le Covid-19 après les troubles respiratoires et pulmonaires.

Mais comment expliquer que ces mauvais chiffres se poursuivent en 2021, puis en 2022, puis encore en 2023 ?

Un début d’explication…

La Fondation explique que l’une des raisons évidentes de cette surmortalité cardiovasculaire est le manque de prévention.

Une deuxième raison évoquée est le Covid-19 : ceux qui l’ont eu ont davantage de risque d’avoir des problèmes cardiovasculaires ultérieurs que ceux qui n’ont pas été infectés.

C’est juste, nous dit Campbell, mais cela ne prend pas en compte la vaccination qui est intervenue à partir de 2021.

La Fondation ajoute que le manque de réactivité du système de soins doit aussi être mis en cause.

La désorganisation du système de santé, liée en partie à la pandémie, a nui à la qualité des services.

Et il faut aujourd’hui en moyenne 30 minutes avant que n’interviennent les secours.

En décembre 2022, ce temps d’intervention est même monté à 90 minutes en moyenne !

Or, on sait qu’en cas de problème d’infarctus ou d’AVC, chaque minute compte.

Ce critère est donc valable.

Ces trois éléments suffisent-ils à expliquer la hausse des chiffres ?

Au-delà des mers…

Campbell reste dubitatif.

Car s’il lève la tête et qu’il sort des chiffres britanniques, il constate que l’augmentation ou la persistance des décès cardiovasculaires est présente dans tous les pays anglophones.

En décembre 2022, la surmortalité cardiovasculaire par rapport à 2019 était de(1) :

  • 41% en Irlande ;
  • 35% aux Pays-Bas;
  • 26% au Royaume-Uni ;
  • 21% en Australie ;
  • 20 % aux États-Unis ;
  • 20% au Canada ;
  • 17% en Nouvelle-Zélande.

Quelques mois plus tard en mai 2023, les chiffres de surmortalité cardiovasculaire dans ces pays restent élevés, même s’ils ont baissé(1) :

  • 14% en Irlande ;
  • 6% aux Pays-Bas;
  • 14% au Royaume-Uni ;
  • 7 % aux États-Unis ;
  • 22% en Nouvelle-Zélande.

Rappelez-vous qu’il s’agit de chiffres liés à la surmortalité.

Dans aucun de ces pays la situation n’est revenue à ce qu’elle était avant 2019.

Surmortalité en France : le problème ne viendrait pas du système cardiovasculaire 

Campbell ne regarde pas ce qui se passe dans notre pays.

En revanche, nous disposons d’un bilan de l’INSEE(4).

L’année 2022 a été une année record en termes de surmortalité toutes causes confondues.

Il y a eu plus de 53 800 décès en plus qu’attendu(4).

2022 a été pire que 2020 et 2021.

Il y a eu 9% de décès de plus qu’attendu en 2022 contre 7% en 2021 et 8% en 2020.

Juillet et décembre 2022 ont été particulièrement meurtriers : +13% en juillet et +25% en décembre(4).

L’INSEE met en avant les canicules et une mauvaise grippe(4,5).

L’INSEE, en revanche, ne semble pas mettre l’accent sur la surmortalité cardiovasculaire.

Fait notable toutefois : la surmortalité a aussi frappé les jeunes.

Elle est de +16% chez les femmes de 15 à 34 ans et 8% chez les hommes du même âge(4).

En 2021, ce chiffre était de +3% chez les deux sexes(4).

Mais de quoi sont morts tous ces jeunes en France ?

L’INSEE évoque une légère augmentation des accidents de la route et se tait sur le reste.

On sait toutefois que chez les jeunes issus des pays qui ont été vaccinés massivement, le taux de myocardite a monté en flèche.

C’était une pathologie très rare, mais elle a augmenté partout. Et dans 18% des cas, les jeunes ont fini en réanimation(6).

En conclusion… 

Ces années d’épidémies semblent avoir fragilisé la santé des populations du monde occidental.

Les experts ne sont pas d’accord entre eux sur les causes de cette fragilité qui dure.

Les un pensent qu’il s’agit d’un effet prolongé du Covid-19, les autres pensent que la vaccination massive pourrait aussi être en cause.

Il me semble que la peur engendrée par les médias à l’occasion de cette pandémie et la désorganisation des systèmes de santé n’ont pas aidé non plus.

En attendant, la vérité du jour est que la prévention n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui.

Prenez soin de votre cœur en adoptant un mode de vie méditerranéen, en allant dehors profiter du soleil et en laissant derrière vous les peurs d’hier.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


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