Il soigne des patients du covid long et se fait radier !

Chère amie, cher ami,

C’est l’histoire d’une incroyable injustice.

Une fois encore, elle se passe dans notre pays sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Tandis que la France fait des leçons d’humanité à l’Italie sur l’accueil des migrants – qui est une question complexe – elle laisse ses médecins se faire massacrer par l’Ordre des médecins sans que personne ne réagisse.

C’est le fameux “en même temps” d’Emmanuel Macron qui est aussi un deux poids, deux mesures.

Face caméra, les autorités françaises montrent un visage humaniste et accueillant, mais loin des médias, les administrations s’occupent des œuvres obscures.

J’en ai reçu un exemple hier soir. France Soir est l’un des seuls médias à avoir relaté l’information.^[1,2]

Il s’agit d’une vidéo : le message public du Pr Stéphane Gayet. Je vous l’ai retranscrit intégralement ci-dessous mais vous pouvez aussi retrouver la vidéo ici. 

Depuis 1989, le Dr Gayet  exerce la médecine au CHU de Strasbourg.^[3]

Professeur exemplaire, médecin dévoué, expert et auditeur en gestion des risques infectieux associés aux soins, Stéphane Gayet est aussi spécialisé en médecine interne, en maladie infectieuses et en hygiène.

Après une mascarade de procès où cet homme s’est retrouvé seul face au système, il a été radié de l’Ordre des médecins !

Message public du Pr Stéphane Gayet

“Bonjour à tous et à toutes, chers amis, j’ai été radié de l’Ordre des médecins pour des prescriptions faites dans le cadre de mon exercice hospitalier public, qui n’ont causé aucun accident médicamenteux, ont amélioré la santé des patients, étaient peu onéreuses et ne m’ont rien rapporté. Qu’ai-je fait pour mériter cette sanction maximale ? J’ai soigné des personnes lourdement atteintes de covid prolongé, cette forme chronique de covid qui n’en finit pas. En raison des entraves  aux prescriptions médicales imposées par le pouvoir exécutif, peu de médecins osent prescrire un traitement curatif chez ces malheureux malades dont le quotidien est devenu invivable. 

J’ai effectué des téléconsultations d’une heure et demi pour bien connaître ces patientes et patients pour m’imprégner convenablement de leur état de maladie. Je leur ai prescrit un traitement assez lourd mais que j’ai jugé nécessaire. J’ai été dénoncé par quelques pharmaciens d’officine, par mon collègue du CHU qui m’a signalé au conseil départemental de l’ordre, lequel m’a reçu, puis a porté plainte auprès de la chambre disciplinaire régionale constituée d’un magistrat, un médecin ORL, un ophtalmologiste, un pédiatre de protection maternelle et infantile et un généraliste. 

Mon interjection en appel, envoyée dans le délai précisé par la greffière en chef, a été rejetée par le Président de la chambre nationale au motif d’une réception trop tardive. 

Merci de votre écoute.” ^[1]

Un médecin qui accueille des patients touchés par le covid long

À partir de septembre 2021, le Dr Gayet commence à recevoir des patients atteints de covid long.

Ces patients ont eu un covid aigu avec des symptômes classiques (fatigue, trouble du goût, fièvre…) puis la maladie s’est maintenue. Parfois, elle est partie, puis est revenue avec une plus grande intensité.

Il y a beaucoup de personnes jeunes qui souffrent de douleurs sévères et de difficultés respiratoires lourdes : par exemple des tachycardies de repos ou des péricardites récidivantes.

Ces patients souffrent de douleurs très vives. Ils ne peuvent pas travailler ou poursuivre leurs études.

Le Dr Gayet parle de calvaire pour certains patients qui ont des troubles de la vue, des paralysies ou encore des troubles neurologiques.

Ces patients sont dans une situation très douloureuse, inextricable.

Des patients non soignés

Le gouvernement et les autorités sanitaires ont restreint les possibilités de soigner le covid 19 court ou long.

Pour le covid long, seuls les tranquillisants sont autorisés à la prescription. On préconise aussi aux patients de faire du sport.

Mais pour le Dr Gayet, cette dernière recommandation est mauvaise pour les patients car elle augmente leur risque cardiaque, surtout s’ils souffrent de péricardites à répétition.

Comme il est globalement interdit de soigner ces patients, peu de médecins s’y essayent.

Les patients n’ont pas de solutions.

Ainsi lorsque le Dr Gayet a commencé à traiter ces patients, parfois avec des traitements lourds notamment à base d’ivermectine, le bruit s’est répandu.

Ils sont venus nombreux et de toute la France pour le voir ou pour demander une téléconsultation.

Généreux, le médecin de Strasbourg leur donnait des consultations d’une heure et demi pour compenser le fait que les patients ne se déplaçaient pas.

Mais son collègue au CHU n’a pas aimé ce succès soudain.

Il aurait préféré que Stéphane Gayet respecte les directives du gouvernement et refuse de soigner les patients.

La conciliation entre médecins : un piège pour médecin honnête

La justice ordinale est une justice à part.

Le médecin accusé passe d’abord devant le Conseil départemental de l’Ordre des médecins pour une phase de conciliation.

Le médecin vit alors une réunion souvent difficile où ses confrères lui posent de nombreuses questions.

Il se livre, il explique, il raconte tout ce qu’il fait. Puis, il est convoqué devant la chambre disciplinaire où l’attend un tribunal composé d’un magistrat et de plusieurs médecins.

Ces derniers s’appuient sur les échanges de la conciliation pour rendre leur jugement.

C’est une fois de plus ce qui s’est passé pour le Dr Stéphane Gayet.

Il s’est rendu de bonne foi à la consultation, il s’est expliqué sur sa pratique puis il a été devant la chambre disciplinaire et à nouveau il a détaillé sa manière de travailler.

À des gens qui ne pensaient qu’à une chose, l’abattre du mieux qu’ils le pouvaient, il a raconté le temps qu’il passait avec ses patients, combien ces derniers étaient importants pour lui, comment il avait cherché des solutions et comment il leur prescrit de l’ivermectine à ses patients qui vivaient un enfer.

Il a prévenu ses patients qu’il pouvait y avoir un risque d’effets secondaires, c’est un médicament chimique. Dans ce cas, il suffit de baisser un peu la dose.

Il est sorti de cette procédure satisfait. Il avait parlé en vérité.

Et il a été lourdement condamné ! Il a été radié.

Un réquisitoire accablant

Pourtant, d’une certaine manière il avait été prévenu.

Car le réquisitoire déposé devant la chambre disciplinaire était odieux.

C’est simple, on lui reprochait d’avoir manqué à l’ensemble des articles du code de déontologie médicale !

De plus, alors que les deux médecins qui s’étaient plaints de lui appartenaient à une même équipe du CHU de Strasbourg, la chambre a considéré qu’il y avait plusieurs signalements à son encontre, comme si les plaintes étaient venues de toutes parts.

L’aimable Dr Gayet trouve que c’est tout de même “un peu abusif”.

Lorsque la sanction a été prononcée, le Dr Gayet a décidé de faire appel.

Pour cela, il devait rédiger un argumentaire.

Comme il ne savait pas de combien de temps il disposait, il a demandé à la greffière en chef qui lui a dit un mois.

La décision de la chambre est tombée le 19 juillet, il a envoyé son mémoire le 19 août en respectant les formes demandées (5 exemplaires et LRAR) et on lui a répondu que le délai était passé.

Tout cela ressemble à un coup monté !

La seule erreur commise par le Dr Gayet

Lorsqu’il raconte son histoire avec calme et dignité, le Dr Gayet admet avoir commis deux erreurs :

1/ Il n’a pas répondu à une lettre du médecin qui l’a dénoncé. Quelques mois avant, ce médecin avait écrit à Stéphane Gayet pour lui suggérer de revoir ses prescriptions. Le message était confraternel.

Mais le Dr Gayet, pris par toutes ses consultations et la surcharge occasionnée par son succès inattendu avec les patients de covid long, n’a pas pris le temps de répondre.

Le délateur lui a fait chèrement payer.

2/ Il n’a pas pris d’avocat pour se défendre car il n’en n’avait pas les moyens. Il s’est donc retrouvé seul devant ses juges alors qu’il ne connaissait pas les détails de la procédure. Il pense qu’avec un avocat il aurait pu agir dans les temps pour l’appel.

Sincèrement, pour moi la seule erreur que ce médecin a commise et que tant d’autres ont commis avant lui, c’est d’avoir été un trop bon élève.

Il a fait son travail de médecin et ensuite il a fait confiance à ses pairs et à la justice de son pays.

Une justice médicale à réformer au plus vite

En temps normal cette attitude loyale et honnête serait attendue de n’importe quel citoyen.

Et elle serait valorisée.

Hélas, en ces temps troublés où la justice médicale se trouve dévoyée, cette honnêteté, cette confiance dans le système lui coûte sa place de médecin.

C’est peut-être la seule chose qu’il faut retenir de cette affaire.

Si vous êtes médecin, n’allez pas vous défendre seul contre vos pairs. S’il vous poursuivent, c’est que dans leurs coeurs, il vous ont déjà condamné.

Ils proposent une conciliation mais il est fort probable qu’ils sont déjà disposés à vous abattre.

Et si vous êtes patient, encouragez vos médecins à se faire défendre, à ne pas rester seul.

Notre système de santé ne va pas bien.

La justice médicale doit changer.  Elle mérite même d’être supprimée.

Et ensuite ?

En attendant que les choses ne s’améliorent, il est bon que chacun reste vigilant et solidaire.

Cela ne veut pas dire que tous les médecins de tous les ordres départementaux soient corrompus ou affreux.

Mais ils ont peur. Ils appliquent des ordres venus d’en haut.

Pour faire avancer le débat et protéger les médecins qui soignent, qui osent encore prendre soin de leurs patients, il faut faire connaître chacune de ces affaires.

Il faut défendre les médecins courageux et honnêtes.

Et à un moment donné, il faudra tout de même changer ce système de santé qui broie les praticiens et laisse les patients à l’abandon.

Car, à la fin de cette procédure, il demeure une question centrale. Maintenant que le Pr Gayet ne peut plus exercer, qui va s’occuper de ses patients atteints de covid long ?

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois