Le patient – Le point de vue de Maître Beucher

Depuis des années, je m’interroge sur un autre monopole des médecins, qui est d’appeler leurs clients « des patients ».

On pourrait comprendre que les clients de la Poste, de la CPAM, des Caisses de Retraite aient souvent la qualité de patients, mais pourquoi ceux des médecins sont-ils toujours dénommés patients ?

Ce n’est pas parce qu’ils attendent parfois dans la salle d’attente ou pour avoir un rendez-vous.

C’est donc parce que cette dénomination fait référence au résultat que le client peut espérer.

Il est vrai que ces clients espèrent la guérison et qu’ils attendent ce résultat avec espoir et beaucoup de patience.

Mais il est aussi vrai que ne leur sera remis qu’une feuille de « soins » et que si ces soins permettaient la guérison, la demande s’épuiserait et la Sécurité Sociale ferait des « bénéfices ».

Mais est-ce la faute des médecins ?

Certainement pas, parce que ceux qui s’interrogent sur la maladie, savent bien qu’elle n’est qu’un langage et qu’il appartient au « malade » de comprendre ce que la maladie veut lui dire.

Cette compréhension et les changements qu’elle implique sont la condition d’une guérison.

Il apparaît donc légitime qu’une médecine des symptômes et non des causes parle de ses patients. …. En attendant la guérison !!

Maître Patrick Beucher

 

 

 


9 réponses à “Le patient – Le point de vue de Maître Beucher”

  1. peyret dit :

    bonjour,
    je comprends bien que ce billet est un billet d’humeur et/ou d’humour… mais j’aurais aimé lire au moins une allusion à l’étymologie du mot « patient » : celui qui souffre … (patio, je souffre, dans mes souvenirs de latin)
    il est vrai que certains médecins soucieux de leur trésorerie ne sont guère pressés de voir leurs patients guérir …

  2. le gros dit :

    Il faut savoir qu’en chine ancienne vous donniez de l’argent à votre médecin tant que vous étiez en bonne santé, cette obligation cessait dès que vous tombiez malade et ne reprenait effet qu’à la guérison.

  3. Marceau dit :

    La patience à ses limites, quand on est malade on souffre ce n’est pas une découverte, et cette souffrance à laquelle la médecine classique ne trouve pas de solution est la porte d’entrée pour ceux qui en ont le courage et la témérité d’entrer dans le monde que nous n’aurions pas du quitter, celle de l’écoute de notre monde intérieur et extérieur. Le retour à l’équilibre pour des usages sains et pérennes.
    Mais la croissance par l’obsolescence de nos cultures Européennes ne nous y ouvre pas vraiment !

  4. Yvonne Divoy dit :

    Un peu d’étymologie, pardi! Le mot patient vient du latin « pati » qui veut dire souffrir. Il s’agit donc d’un « souffrant » et non d’un  » attendant avec patience ». Le médecin est justement quelqu’un qui prend en compte et partage la souffrance, il refuse de considérer le malade comme client car il a trop haute estime pour celui à qui il dispense son art. Car la médecine est un art, non un tiroir caisse qui distribue des ordonnances en échange de billets de banque. Certes, certains malades n’ont pas la chance de rencontrer ce genre d’artiste. Moi j’en ai épousé un, j’ai décidé de l’aider dans son métier, il y a quarante ans déjà et je vous assure qu’:il sait ce que souffrir avec le patient veut dire.Il faut beaucoup de patience au médecin pour écouter attentivement le malade et découvrir, derrière les symptômes et le long discours du patient la maladie qui s’y cache. La consultation est une enquête minutieuse où interviennent non seulement les connaissances, mais aussi l’imagination et tous les sens du médecin. Qui sait par ex.que l’odorat donne beaucoup d’infoermations sur la maladie.
    Un maître, oui, par ses connaissances, mais un homme avant tout, péoccupé de la souffrance de ses semblables.je sens à travers les articles cette animosité à l’encontre des médecins qui biaise l’idéal de ce mouvement citoyen.
    Dommage, j’aurais aimé faire partie d’un mouvement de défense de la nature et des méthodes naturelles vierge de toute méfiance vis-à-vis de la médecine traditionnelle. J’ai signé la pétition pour les abeilles et l’ai envoyée à de nombreuses personnes…
    Yvonne de Belgique-Europe

    • Bien dit et merci pour ce recadrage.
      Je suis moi même kiné et je n’ai pas de clients mais des patients.
      Ma démarche en face d’eux est exactement la même que celle de votre époux médecin. Quelque soit leur domaine les thérapeutes n’ont pas tous la même approche de la personne qu’ils reçoivent, il y en a de plus humains que d’autres, il y en a qui ne sont là que pour le pouvoir (au sens de « domination » et non de « capacité à soigner ») ou que pour l’argent….Tout comme les avocats….sauf qu’il est plus difficile de se passer d’une bonne santé que d’une bonne protection juridique..sans vouloir offenser les juristes.
      Le juriste en question n’a d’ailleurs pas dû avoir de bons enseignants dans sa jeunesse (à moins qu’il n’ait pas bien étudié à l’école!)pour se permettre d’écrire d’aussi grosses sottises dénotant d’un manque de connaissances (étymologiques)et, beaucoup plus grave, d’un manque de curiosité et d’honnêteté intellectuelles.
      Quant à « la maladie n’est qu’un langage », je demande à voir la tête de l’avocat en face de certains de mes patients souffrants de cancer de l’amiante ou de suite d’accident de la route dont ils n’étaient en rien responsables ou de séquelles physiques et psychiques d’agression dans leur plus tendre enfance, ou de blessures dans des pays en guerre!etc…

  5. Michel Gouy dit :

    merci aux commentateurs qui renvoient l’homme de la basoche à ses chères études et à l’étymologie…
    Faire une ordonnance comportant une telle erreur d’interprétation, pourrait envoyer un médecin devant un tribunal!!!

    L’article aurait du être rejeté par le comité de lecture…
    il ne reste presque rien de son propos…
    « Jamais poete, n’interpréta plus librement la nature, qu’un juriste la réalité » (Giraudoux in « la guerre de Troie n’aura pas lieu »
    La tradition chinoise souvent rapportée, est amusante.On pourrait également appliquer ce principe aux avocats… rémunérés en fonction des succès…
    .. quelle était, et est encore l’espérance de vie en Chine?

    MG épistémologue adepte du « castigat ridendo mores »

    • Merci pour ce petit mot et pour la citation de Giraudoux qui m’a bien fait rigoler.
      Quant à l’avocat rémunéré en fonction du succès, cela se fait, au pourcentage, mais uniquement quand l’avocat est sur que cela lui rapportera plus que ses honoraires à l’heure (à la minute même, avec chronomètre sur le bureau)..J’en ai connu..
      Cela dit il y a aussi la version de l’avocat intègre mettant son savoir et son intelligence au service de la justice et de l’humanisme,sans compter ses heures. Celui là d’ailleurs n’avait pas de problème avec l’étymologie ni la rigueur de pensée.Mais il m’ a fait penser justement à un thérapeute.

  6. On dira donc que l’ explication donne le sens élargi du terme patient de nos jours, les langues changent et évoluent très rapidement à notre époque.

  7. P.Even dit :

    Une telle méconnaissance dans la rubrique avis d’experts discrédite le site et la démarche des militants; c’est vraiment dommage. Cher Maître,un peu de méthode ! Avant d’écrire un papier, allez regarder dans le dico le mot sur lequel vous vous penchez.
    Et j’appuie ce qu’écrit Michel, quid d’un comité de lecture ou ce qui y ressemble et quelle pertinence reste -t-il de cette publication ?

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