Le stress fait monter la glycémie en flèche !

Chère amie, cher ami,

Aujourd’hui, je vous propose une interview de Bénédicte Van Craynest.

C’est un peu l’interview de la rentrée de janvier. Elle vous propose une bonne résolution en fin d’interview qui est simple et, j’espère, facile à tenir.

Bénédicte est nutritionniste. Elle reçoit tous les jours dans son cabinet des patients qui tentent d’adapter leur mode de vie et leur alimentation pour se sentir mieux.

Malgré sa longue expérience en cabinet, Bénédicte cherche toujours à progresser. Elle consacre un temps précieux à la recherche d’information, notamment en suivant les formations continues de l’ECIM, le Centre européen des médecines intégratives.

Elle travaille avec un réseau de thérapeutes avec qui elle échange de nombreuses informations qu’elle est toujours heureuse de partager avec ses patients ou avec le grand public à travers son livre ou ses conférences.

La prochaine a lieu à Louvain-la-Neuve en Belgique le 18 février prochain lors d’une journée sur  la bouche et la santé (programme et inscription ici).

Lettre Alertes Santé : Quel est l’inquiétude du moment chez tes patients ?

Bénédicte Van Craynest : Chez mes patients et autour de moi, le sujet du moment, c’est la fatigue chronique et l’influence du stress sur ce mauvais état de forme. À dire vrai, j’ai parfois l’impression qu’il y a un épuisement général ! Bien sûr, nous sommes au cœur de l’hiver, ce qui joue forcément un peu mais, là tout le monde paraît anormalement épuisé.

Lettre Alertes Santé : Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Bénédicte Van Craynest : Je l’explique par toutes les inquiétudes économiques, émotionnelles ou autres qui jouent sur le cortisol, l’hormone du stress. Le cortisol monte et descend. Il fait les montagnes russes. Or, c’est le chef d’orchestre de l’énergie parce qu’il est capable de bloquer ou au contraire de “suractiver” le métabolisme du sucre.

En plus, lorsque vous êtes stressé, vous risquez bien davantage de consommer du sucre de manière compulsive. Et le sucre, comme vous le savez peut-être, est délétère pour votre santé immunitaire, inflammatoire et hormonale. Car le cortisol joue sur l’insuline qui est une hormone.

Ce n’est pas tout, hélas ! Le cortisol vous empêche d’avoir un sommeil réparateur. Vous risquez de vous réveiller la nuit, notamment en deuxième partie de nuit, vers quatre ou cinq heures du matin. Votre sommeil ne sera plus du tout réparateur !

Vous risquez alors de rentrer dans un cercle vicieux : vous vous sentez fatigué, vous n’avez pas assez récupéré de votre nuit et vous plongez dans les addictions : le sucre, le café, le chocolat. Vous voilà parti dans les cycles des montagnes russes de la glycémie et du cortisol avec des pics et des chutes. C’est une vie épuisante !

Malheureusement, chez mes patients, les prises de sang montrent souvent des niveaux de cortisol étonnamment haut !

Lettre Alertes Santé : Est-ce qu’il y a un lien direct entre glycémie et cortisol ?

Bénédicte Van Craynest : Oui. J’aime bien utiliser une image lorsque j’explique le rôle du cortisol à mes patients. J’évoque un soldat avec deux lances postées sur le pont-levis d’un château fort. Ce soldat bloque l’entrée. Le cortisol agit de même dans vos cellules. Il empêche le glucose d’entrer dans la cellule et d’être la centrale d’énergie de la cellule.

Le glucose se met alors à tourner en roue libre hors de vos cellules. Votre glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, devient instable. Elle varie avec des hauts et des bas difficiles à contrôler. Cette situation peut provoquer de l’insulinorésistance. Dans ce cas, la glycémie est très haute et on peut vous diagnostiquer un pré-diabète.

Ainsi, lorsque vous êtes stressé de manière chronique, le cortisol bloque le glucose de manière récurrente et votre glycémie ne cesse de monter sans que cela ait quelque chose à voir avec votre alimentation.

Beaucoup de personnes ne sont pas au courant de ce phénomène. Quelqu’un de stressé, même s’il ne se rue pas sur le sucre ou l’alcool, risque de se retrouver en hyperglycémie.

Il m’arrive de voir des personnes dont l’alimentation est parfaite mais dont la sensibilité au stress les rend ultra-sensibles à l’hyperglycémie. Faire du sport, bien manger ne suffit pas, vous avez aussi besoin de souffler et d’accompagner votre stress.

Lettre Alertes Santé : Y a-t-il plus de consommation d’alcool chez les patients que d’habitude ?

Bénédicte Van Craynest : En effet, la consommation d’alcool semble avoir augmenté et celle de drogue, notamment de cannabis, ce qui est le signe d’un mal-être.

Lettre Alertes Santé : Est-ce que cela a un effet sur le système digestif ?

Je n’ai pas vu d’études sur le sujet mais il est possible qu’il y en ait. Il faudrait regarder. En revanche, il est sûr que la consommation de cannabis a un effet sur le nerf vague.  Cela a un effet sur le système nerveux que l’on appelle “sympathique”. En réaction, le système parasympathique peut complètement disjoncter.

Le système nerveux sympathique est celui que l’on utilise en cas d’alerte. C’est lui qui nous dit s’il faut fuir ou se battre. C’est un système archaïque conçu pour survivre en cas de crise imminente. Il n’est pas fait pour être sollicité en permanence. Or, ce système nerveux est aussi ganglionnaire : il est associé à des ganglions qui fonctionnent comme des interrupteurs ou un feu de circulation pour prendre une autre image. Il est soit au vert, tout va bien, soit au rouge : c’est l’alerte générale !

Votre corps doit éviter de rester bloqué au rouge. Votre système nerveux parasympathique est composé de deux branches, une à droite et l’autre à gauche de votre corps. La connexion entre les deux se fait par un ganglion situé au niveau de l’estomac. Et c’est pour cela que, lorsque vous êtes stressé, vous avez une boule au ventre. Toute cette sphère cristallise les émotions liées au stress. Le foie est par exemple souvent associé à la colère. Mais c’est le cortisol qui vient réveiller tout le monde et créer l’alerte générale permanente, la boule au ventre qui ne se desserre jamais.

Si on met la même assiette de qualité à deux personnes, l’une étant stressée et l’autre pas, la courbe de glycémie ne sera pas la même. La personne stressée aura une glycémie beaucoup plus élevée. C’est la même chose pour les personnes sédentaires. Ceux qui ne bougent jamais ont une glycémie très élevée.

N’oubliez pas que la glycémie vous apporte l’énergie qu’il vous faut si elle est au bon niveau mais qu’en revanche lorsque vous avez trop de sucre dans le sang cela crée de l’inflammation dans votre corps et cela met à plat votre immunité.

Par exemple, si vous prenez une dame blanche à la fin de votre repas, c’est juste trois boules de glaces et un peu de chocolat et pourtant ce dessert met votre immunité complètement à plat. Pendant des heures, les globules blancs sont complètement endormis. Vos défenses face pathogènes seront très affaiblies.

Lettre Alertes Santé : À cause du sucre ?

Bénédicte Van Craynest : Le sucre, le froid, le lactose, tous les types de sucre qui sont dans ce genre de produit. Il faut le souligner :  le sucre, et en particulier les sucres industriels et raffinés, sont les pires ennemis de l’immunité.

Cela est dû en partie au fait que l’estomac se vide en hypoglycémie. La vidange complète se fait lorsque votre taux de sucre dans le sang est bas. Et si vous consommez une grosse quantité de sucre, votre estomac prendra plus de temps à se vider.

Donc finir un repas avec un dessert très sucré ou froid empêche, pendant des heures, l’estomac de se vider complètement ce qui est nécessaire au bon fonctionnement de votre métabolisme.

Lettre Alertes Santé : Quel conseil donnez-vous à vos patients pour éviter tout ce stress ambiant ?

Bénédicte Van Craynest : Mettez vos baskets et allez marcher en forêt. La sédentarité d’aujourd’hui est absolument mortelle ! Vous devez absolument faire vos 6000 pas tous les jours. Il faut que le sang, la lymphe, les muscles, etc. bougent. Sinon tout stagne, et c’est le début des maladies !

Merci Bénédicte ! (Pour assister à la journée de conférences en Belgique avec Bénédicte Van Craynest, rendez-vous ici).

 


Une réponse à “Le stress fait monter la glycémie en flèche !”

  1. Anonyme dit :

    MERCI..

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