Les cerveaux des hommes et des femmes sont-ils différents ?

Chère amie, cher ami,

Selon les experts de l’évolution, le cerveau humain et le cerveau des grands singes se seraient séparés il y a plusieurs millions d’années(1).

Mais le cerveau humain s’est ensuite considérablement développé.

Il y a 4,5 millions d’années, le cerveau de l’australopithèque faisait 450 cm3(2).

C’était une petite cylindrée.

Homo habilis avait quant à lui un cerveau de 650 cm³.

Le cerveau d’Homo erectus atteignait 1000 cm3 tandis que celui d’Homo sapiens faisait 1450 cm³. (2)

Tandis que la taille du cerveau humain augmentait, la structure du cerveau changeait aussi.

Et avec elle, de nombreux apprentissages sont arrivés : la dextérité manuelle, le langage, la pensée et la conscience.

La taille et le poids ne font pas tout

Pour autant, la taille du cerveau n’est pas forcément corrélée à l’intelligence.

Ainsi, l’hominidé ayant développé le plus grand cerveau est l’homme de Néandertal, dont les capacités mentales étaient plus faibles que celles de l’Homo sapiens.

On sait par ailleurs qu’Anatole France, prix Nobel de littérature, avait un petit cerveau dont le poids n’excédait pas 1 kg et Albert Einstein lui-même avait un cerveau plus petit que la moyenne(2)

Ainsi, contrairement à ce que pensaient certains scientifiques du XIXe siècle, tel que Paul Broca, célèbre neuro-anatomiste, le fait qu’en moyenne les femmes aient un cerveau plus petit que celui des hommes ne les rend pas du tout moins intelligentes.

La différence de poids entre le cerveau des hommes et des femmes varie de 0 à 180g.

En réalité, c’est très peu.

Dans l’ensemble, les cerveaux des femmes et ceux des hommes sont bien plus semblables qu’ils ne sont différents.

Des différences liées à la reproduction

Lors d’une autopsie, différencier un cerveau d’homme ou de femme est très difficile, voire impossible.

De même, l’imagerie cérébrale, pourtant très précise, ne permet pas forcément de distinguer les deux sexes.

Dans les années 70, des chercheurs américains ont lancé une théorie sur le fait qu’il y aurait eu deux cerveaux avec un hémisphère plus masculin tandis que l’autre aurait été plus féminin(2).

Cette théorie ne semble pas avoir été validée, même si les débats entre chercheurs sur les différences entre les cerveaux des hommes et des femmes existent toujours et sont parfois assez vifs.

Depuis les années 70, toutefois, les connaissances sur le cerveau se sont beaucoup affinées. On sait désormais qu’aucune fonction n’est assurée par une seule région du cerveau.

De plus, les deux hémisphères du cerveau sont en communication permanente.

Malgré cela, il reste indéniable que le cerveau humain a un sexe. En effet, c’est lui qui contrôle les comportements sexuels permettant la reproduction sexuée.

Le sexe du cerveau est déterminé au cours de la vie fœtale. Le sexe génétique XX pour les filles et XY pour les garçons joue sur la formation du cerveau qui sera, dès lors, masculin ou féminin(2).

Dans le même temps, se forment les organes sexuels du bébé à venir : ovaires ou testicules.

La production d’hormones sexuelles est lancée et va contribuer à accentuer la différence entre les deux cerveaux.

Quelle est l’importance des hormones ?

Les hormones sexuelles sécrétées dans le sang du fœtus vont permettre de créer des circuits de neurones spécifiques aux filles ou aux garçons, qui seront activées à l’adolescence.

C’est dans la région de l’hypothalamus que se trouvent les neurorécepteurs qui permettent aux hormones sexuelles d’agir(2).

Ces hormones ont une influence sur le comportement humain et plus particulièrement à certains moments de la vie, par exemple chez les femmes, lors du cycle de l’ovulation.

Pour autant, le déterminisme hormonal est plus fort chez les animaux que chez l’Homo sapiens.

Chez de nombreux animaux, les hormones déterminent à la fois le comportement sexuel et le moment de la rencontre entre les deux sexes.

Les hormones déterminent les périodes de rut et de chaleur.

Les humains sont plus libres.

Ils naissent avec un sexe génétique, qui se traduit par une réalité biologique, y compris au niveau du cerveau, mais chez eux le travail des hormones est plus complexe, et le déterminisme sur les comportements moins forts.

Un macho peut choisir de ne plus l’être. Ce n’est pas qu’une histoire de testostérone !

L’humain est aussi un être culturel

Certains tests psychologiques montrent qu’il existe des différences chez les hommes et les femmes au niveau du langage et de l’orientation dans l’espace.

Mais ces différences sont relativement faibles : entre 10 et 15%(2).

De plus, si les hommes et les femmes sont soumis de manière répétée à ces exercices, les résultats tendent à se resserrer.

En fait, ces différences s’expliqueraient d’abord par des différences culturelles, c’est-à-dire d’éducation.

Cela serait confirmé par le fait que selon les groupes humains, ces différences fluctuent.

Le fait, par ailleurs, que sur le marché du travail, les hommes et les femmes effectuent des tâches semblables tend à uniformiser les cerveaux(2).

Cela est dû à la plastique du cerveau humain qui malgré la biologie et les hormones, reste très modelable.

L’Homo sapiens est devenu au fil des siècles un être culturel dont le verbe et la pensée ont une incidence directe sur ses connexions neuronales.

Ainsi, lorsque vous apprenez à jouer d’un instrument de musique, votre cerveau va créer des circuits de neurones spécifiques pour vous aider à atteindre votre objectif(3,4).

Ce que vous faites à chaque instant modèle votre cerveau, ce que vous dites à vos proches façonne le leur.

Vos choix déterminent aussi vos circuits neuronaux.

Comment prendre soin de votre cerveau ?

Votre cerveau a besoin d’être bien nourri dans tous les sens du terme. Il aime que vous vous serviez de lui, que vous le bichonniez et que vous lui donniez de l’oxygène. Et cela est vrai chez les hommes comme chez les femmes(5).

La première chose à faire pour l’aider à fonctionner est de marcher ou de faire du sport(4,5).

L’activité physique a un effet immédiat sur le cerveau, notamment sur l’activité chimique des neurones.

Elle joue sur les hormones, sur votre humeur et sur votre concentration. Votre cerveau sera potentiellement plus efficace après une marche ou un jogging(4,5).

Mais c’est surtout sur le long terme que les effets d’une pratique sportive se font sentir.

L’activité physique régulière et sur une longue durée modifie la vascularisation du cerveau et ses réseaux de connectivité(4,5).

La mémoire est meilleure, le sang circule mieux, les capacités cognitives sont améliorées ou maintenues.

De même, votre alimentation a une influence directe sur votre cerveau(5).

Faites le choix de la qualité pour votre cerveau !

Insistez sur l’équilibre entre oméga-3 et oméga-6. Les omégas-3 se trouvent notamment dans les poissons gras, les produits de la mer, les graines et l’huile de lin, l’huile de colza et les œufs de poules nourries aux graines de lin(6).

De même, adopter une alimentation qui va limiter l’inflammation, c’est-à-dire la plus naturelle possible, plutôt végétale, avec un accent mis sur les légumes, vous aidera à protéger votre cerveau(7).

Les fruits bio ou directement cueillis dans votre jardin apportent des sucres de qualité qui plairont à votre cerveau.

Enfin, faites travailler votre cerveau.

Cela passe par vos interactions sociales, le jeu avec vos enfants ou petits-enfants par exemple, la lecture, le chant, les pièces de théâtre, le dessin, la musique, etc(5).

Insistez sur les activités que vous aimez. Il n’y a rien de tel pour votre cerveau qu’un jeu ou une habitude qui active les hormones du bonheur tout en diminuant celles du stress.

Cultivez la joie dans tout ce que vous faites.

C’est aussi une manière de répondre simplement à tous les défis de notre temps.

Vaste programme, c’est vrai, mais cela en vaut la peine, non ?

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


Références

  1. http://lhommeenquestions.museedelhomme.fr/fr/si-homme-singe-sont-issus-meme-ancetre-pourquoi-singe-n-t-il-pas-evolue
  2. Dossiers de synthèse Sciences, hors-série, Cerveau et neurosciences, 2023
  3. https://www.mnhn.fr/fr/actualites/l-evolution-du-cerveau-humain-cliches-et-realite
  4. https://www.cairn.info/revue-de-neuropsychologie-2011-4-page-207.htm
  5. https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=10-conseils-entretenir-cerveau
  6. Bénédicte Van Craynest, Faites la paix avec votre ventre, EAL 2021
  7. https://www.mutualia.fr/particulier/actu/prevention/news/maladies-inflammatoires-le-top-10-des-aliments-privilegier

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