L’INSERM livre ses dernières vérités sur les pesticides – c’est édifiant !

L’INSERM livre ses dernières vérités sur les pesticides – c’est édifiant !

Chère amie, cher ami,

Avant de commenter le dernier rapport de l’INSERM de 2021 sur les pesticides, je voulais vous dire que j’ai eu un retour du Dr Jean-Philippe Labrèze par rapport à son audition devant le Conseil de l’ordre du 20 février dernier.

Il était poursuivi pour avoir relayé des informations en français sur le protocole Marik qui permet de soigner le covid avec de la vitamine C en intraveineuse.

Le Pr Marik est un médecin reconnu aux États-Unis. Ses travaux ont été validés par la science.

Il semble que la présidente de la chambre disciplinaire ait été réceptive. Le Dr Labreze a pu présenter ses arguments sur la vitamine C. Il espère avoir été entendu tout en restant prudent quant à l’issue de cette procédure.

Nous verrons donc. Au moins, il ne sort pas abattu par cette audience.

Je vous tiendrai au courant de ce qui se passe ensuite.

Place maintenant à ce fameux rapport sur les pesticides…

Une mise à jour qui rappelle l’urgence de sortir du modèle agricole actuel 

Le dernier rapport de l’INSERM sur les pesticides a été publié en 2021. (1)

Ce rapport est un peu passé inaperçu.

Pourtant, ce qu’il dit n’a rien de neutre.

Il s’agit d’une expertise collective dont les travaux ont été commandés par 5 directions de l’État :

  • la prévention des risques
  • la santé,
  • le travail,
  • la recherche et l’innovation,
  • l’agriculture et l’alimentation.

Toutes ces administrations ont, en effet, un intérêt direct à comprendre ce qui se joue pour la santé humaine avec les pesticides.

Ces données viennent s’ajouter à un précédent rapport datant de 2013.

Elles ont été réunies à partir de 5300 documents issus de différentes bases de données telles que Pubmed, Scopus, Cairn et d’autres.

Que sont les pesticides ? Qui est exposé ? 

Les chercheurs expliquent que le mot pesticide vient du latin pestis qui veut dire fléau

et de caedere, tuer.

Ce sont des produits utilisés en agriculture pour améliorer les rendements des cultures en réduisant le nombre de nuisibles et en particulier les mauvaises herbes, les champignons ou les insectes.

Les personnes les plus exposées aux pesticides sont, sans surprise, celles qui manipulent ces produits et notamment les agriculteurs.

Les riverains des zones agricoles sont également plus exposés que le reste de la population, même si la situation semble varier selon les pays et surtout selon la météo au moment des épandages.

Six maladies provoquées par les pesticides 

Le rapport indique que chez ces personnes, il existe une présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies :

  • Le lymphome non hodgkiniens (LNH),
  • Le myélome multiple, cancer de la prostate,
  • La maladie de Parkinson,
  • Les troubles cognitifs,
  • Les bronchopneumopathies chroniques obstructives,
  • La bronchite chronique.

Différentes substances actives sont visées par cette présomption forte : (malathion, diazinon, lindane et DDT.)

Les organophosphorés, une famille de pesticides chimiques, seraient responsables de la maladie de Parkinson et des troubles cognitifs.

Pour établir ce lien, les études s’appuient sur des biomarqueurs qui permettent de quantifier l’exposition.

On mesure la concentration de pesticides dans le sang, les tissus humains, l’urine et les excréments.

Les études toxicologiques et les études épistémologiques viennent compléter le tableau.

Les scientifiques parviennent ainsi à établir des corrélations entre la présence des pesticides dans le corps humain de certaines populations comme les agriculteurs et la prévalence des pathologies.

Présomption moyenne : quand l’étendue des dégâts semble infinie

Les chercheurs ont identifié d’autres maladies dont les pesticides seraient également responsables.

Ils estiment qu’il existe une présomption moyenne entre l’exposition aux pesticides et :

  • la maladie d’Alzheimer,
  • les troubles anxio-dépressifs,
  • certains cancers : leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous,
  • l’asthme,
  • les sifflements respiratoires,
  • les pathologies thyroïdiennes.

Dans ces cas-là, les pesticides ne sont peut-être pas la cause première de la maladie, mais constitueraient un cofacteur.

Contamination généralisée des eaux en France 

Le rapport s’intéresse aussi aux effets des pesticides sur l’environnement direct des Français et livre au passage quelques chiffres édifiants :

  • 100% des eaux de surface sont contaminées aux pesticides ;
  • 84% des points de mesures en eaux de surface ont dépassé le seuil de contamination réglementaire, au moins une fois dans l’année (entre 2015 et 2017);
  • 25% de ces points dépassent régulièrement le seuil réglementaire ;
  • 80% des masses d’eaux souterraines contiennent des pesticides ;
  • 25% des masses d’eaux souterraines en contiennent plus que le seuil réglementaire de 0,5 μg/l pour la somme des pesticides ;
  • 300 substances ont été recensées dans les eaux, dont 50% d’herbicides ;
  • 40% des substances retrouvées sont désormais interdites ;

Le rapport note une bonne nouvelle toutefois avec une amélioration de la pollution en milieu marin, même si la chlordécone, produit puissant utilisé dans les Antilles pendant des années, suscite toujours l’inquiétude des biologistes.

Ni les sols ni l’air ne sont épargnés

Les données portant sur les sols et l’air sont moins solides que pour les eaux.

Pourtant, à chaque fois qu’une étude est publiée sur le sujet, les chercheurs constatent la présence de pesticides à des niveaux inquiétants.

Ainsi, une campagne exploratoire menée en 2018 a analysé la présence de 75 pesticides présents dans les airs de 50 sites différents.

Les substances les plus couramment détectées sont le glyphosate, le prosulfocarbe, le S-métolachlore, la pendiméthaline et le triallate pour les herbicides.

Parmi, les insecticides, on trouve surtout du chlorpyrifosméthyl et de l’indane. Ce dernier est présent dans 80% des échantillons.

Par ailleurs, dans certaines zones de France, comme les Deux-Sèvres, 80% des prairies et de cultures de céréales sont contaminées aux pesticides.

Une pollution qui s’accumule et qui reste dans le temps 

Le rapport note que de nombreuses substances désormais interdites sont toujours présentes dans les échantillons analysés.

Ce n’est pas parce que ces substances seraient utilisées illégalement.

Mais leur durée de vie peut être très longue. Par exemple, la chlordécone utilisée dans les Antilles aurait une durée de vie de plusieurs siècles.

Elle survit aux interdictions !

Par ailleurs, l’autre problème souvent cité par les scientifiques, mais dont l’INSERM ne parle pas dans son rapport, est l’effet cocktail.

Les molécules chimiques des pesticides s’associent entre elles et constituent des “cocktails chimiques” dont la toxicité serait plus grave que celle de chaque molécule prise isolément. (2)

Que pouvez-vous faire ? 

L’une des réponses les plus évidentes est de continuer à consommer des produits issus de l’agriculture biologique en dépit de l’augmentation des prix.

Et il est préférable de consommer des produits biologiques français, d’abord parce qu’ils sont locaux, ensuite parce qu’ils sont souvent soumis à des cahiers des charges plus exigeants que dans d’autres pays.

Vous me direz peut-être que les produits ne sont pas nécessairement dénués de pesticides.

Et c’est vrai, compte tenu de la teneur en pesticides présente dans l’environnement, il peut encore y avoir des pesticides sur une parcelle qui n’en reçoit pas de celui qui la travaille.

Toutefois, le risque est tout de même plus faible.

Et par ailleurs, plus il y aura de consommateurs de produits biologiques, plus ce type d’agriculture va se développer et moins, il y aura de pesticides dans la nature.

Depuis 20 ans, les agriculteurs font des efforts importants pour limiter les pesticides.

Il faut saluer leurs efforts et continuer à encourager ce mouvement.

Il est possible de nourrir tout le monde sans pesticides.

Certaines grandes fermes de plus de 100 hectares y parviennent.

Enfin, si vous voulez mieux comprendre le sujet, venez nous rejoindre lors de l’Université du Ventre qui a lieu les 8 et 9 juin prochains à l’Espace Saint Martin à Paris. Vous pourrez y rencontrer Christian Vélot, docteur en biologie génétique qui connaît très bien le sujet.

N’hésitez plus et rejoignez- nous en vous inscrivant ici.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


(1) https://www.inserm.fr/wp-content/uploads/2021-07/inserm-expertisecollective-pesticides2021-rapportcomplet-0.pdf

(2) https://www.inrae.fr/actualites/effet-cocktail-pesticides-faible-dose-lalimentation-premiers-resultats-lanimal-montrent-perturbations-metaboliques#:~:text=Ils%20montrent%20que%20le%20m%C3%A9lange,)%2C%20et%20un%20surpoids%20significatif.

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