1 Français sur 2 en surpoids ou obèse 

Chère amie, cher ami,

L’INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, a publié le 23 février dernier des chiffres inquiétants concernant l’obésité et le surpoids en France⁽¹⁾.

L’obésité et le surpoids n’ont cessé d’augmenter depuis 1975⁽¹⁾.

Le nombre d’obèses a même triplé sur la période⁽¹⁾.

Hélas, l’obésité s’accompagne d’un risque accru de⁽¹⁾ :

• cancer (endomètre, sein, ovaires, prostate, foie, rein, côlon…) ;
• maladies cardiovasculaires,
• diabète de type II ;
• infections diverses dont le covid-19.

L’INSERM a compilé les données issues d’une série d’enquêtes menées entre 1997 et 2020 sur près de 10 000 personnes.

Il en ressort que, en France⁽¹⁾ :

• 47 % des adultes seraient obèses ou en surpoids ;
• 17% des adultes seraient obèses alors qu’elle était de 8% en 1997 ;
• 57% des plus de 65 ans sont touchés par l’excès de poids ;
• 23% des 18 à 24 ans sont en surpoids ou obèses ;
• Les hommes sont plus souvent en surpoids que les femmes.

Qu’est-ce que l’obésité ?

Il s’agit d’un excès de masse grasse qui se calcule à partir de l’indice de masse corporel(IMC)⁽²⁾.

Il est calculé à partir de la formule suivante : IMC = poids en kg/taille² (en m)

Si vous pesez 65 kg pour 1,70 m cela donne :

65/(1,7²) = 22,49

Si votre IMC est inférieur à 18,5 il est considéré comme insuffisant. Au-delà de 25 vous êtes en surpoids.

L’obésité est caractérisée au-delà d’un IMC de 30.

Il faut toutefois distinguer l’obésité et le surpoids.

L’obésité est une pathologie qui nécessite un accompagnement médical actif, notamment sur le plan cardiaque.

Le surpoids représente un risque. Il peut être lié à un dysfonctionnement du métabolisme ou le signe d’un mode de vie inadapté.

Certaines personnes sont aussi naturellement en surpoids. Dans ce cas, ce qui compte, plus que l’IMC, c’est la stabilité de ce poids.

On peut vivre toute sa vie et très vieux en léger surpoids !

Des pâtes, du sucre et des pesticides…

Il y a sans doute plusieurs raisons à l’augmentation constante du surpoids et de l’obésité en France et ailleurs, même au Japon, longtemps épargné par ce fléau⁽³⁾.

Pour l’OMS, la cause principale de l’augmentation du surpoids dans le monde est la différence entre la quantité d’énergie consommée et celle dépensée⁽⁴⁾.

Cela est lié à la dégradation du mode de vie, et en premier lieu de l’alimentation.

En France, petit à petit, sans que l’on y prenne garde, on est sorti d’une alimentation traditionnelle plus ou moins de type méditerranéenne pour adopter une alimentation industrielle⁽⁵⁾.

Elle est constituée de restauration rapide, de sandwichs, de frites, de farine blanche, de pâtes, de pizza, de plats préparés, de biscuits, de viennoiseries, etc.

Il s’agit de calories vides, sans nutriments qui aident le corps à fonctionner.

Seuls 54% des Français continuent de manger des légumes tous les jours⁽⁵⁾.

En revanche, la quantité de légumes consommés aurait augmenté, notamment la part de légumes bio.

En clair, il y a une scission au sein de la société : ceux qui mangent des légumes semblent en manger plus et de meilleure qualité, tandis que les autres mangent davantage de féculents industriels.

Et de fait, la consommation de féculents a augmenté de 16% entre 2007 et 2017⁽⁶⁾.

En outre, la consommation de sucre a également augmenté considérablement. Et ce phénomène s’est encore accentué avec la crise sanitaire⁽⁷⁾.

Écran total et sédentarité 

L’autre grand facteur d’évolution de ces 30 dernières années est l’arrivée massive des écrans dans l’ensemble des foyers.

En France, les foyers en comptent 5 ou 6 minimum⁽⁸⁾.

77% des adultes passeraient trop de temps derrière leurs écrans⁽⁸⁾.

Cela a eu effet redoutable sur :

• la sédentarité : c’est le fait d’être assis plus ou moins toute la journée, ce qui augmente les risques de maladies cardiaques et de cancers⁽⁹⁾ ;
• le stress qui est à la fois nerveux et physique⁽¹⁰⁾ ;
• la baisse de sommeil : moins on dort, plus on grossit et c’est la science qui le dit⁽¹¹⁾ !

Comment lutter contre le surpoids et l’obésité ? 

J’ai rencontré ces dernières années un certain nombre de thérapeutes qui proposent des angles différents, quoique complémentaires, pour lutter contre le surpoids.

Si vous lisez cette lettre, il est probable que vous fassiez déjà attention à votre alimentation.

Le problème, s’il existe, est donc peut-être ailleurs…

Si vous demandez au Dr Panizza, nutritionniste, quelle est la principale difficulté pour maigrir, il vous répondra sans doute qu’il s’agit d’un problème métabolique : les patients ne parviennent pas à brûler suffisamment de calories⁽¹²⁾.

Le Dr Delabos, expert en chrononutrition, pourrait vous répondre que le problème est de consommer le bon aliment à la bonne heure et de la bonne manière⁽¹³⁾.

Il estime, par exemple, que les soupes le soir ne sont pas idéales.

En effet, les légumes mixés libèrent des toxiques. Hors les toxiques se logent dans la graisse.

En journée, ce n’est pas un problème, vous avez le temps de les éliminer.

Le soir, c’est une autre affaire, car vous dormez et il y a un risque que les toxiques non digérés du dîner vous fassent grossir.

Le Dr Donatini, gastro-entérologue, estime que traiter les virus est important. Cela se fait avec l’aide d’un thérapeute⁽¹⁴⁾.

Il insiste aussi sur la vidange de l’estomac⁽¹⁴⁾.

Bénédicte Van Craynest, nutritionniste, rappelle souvent lors de ses conférences qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance des légumes et des fibres à consommer même au petit-déjeuner⁽¹⁵⁾ !

D’autres encore pourraient évoquer les hormones ou le stress qui ont une forte incidence sur la prise de poids.

Quelle action choisir en premier ? 

Parfois, le plus difficile, c’est de s’y mettre.

À mon sens, l’une des choses les plus évidentes et les plus utiles à changer dans votre mode de vie est d’ajouter un peu de mouvement.

Cela peut être des exercices le matin en vous levant ou un temps de marche quotidien, par exemple, avant et après le déjeuner, les deux étant très utiles⁽¹⁵⁾.

Marcher ou faire des exercices physiques présente de nombreux avantages : cela vous permet d’avoir une action mécanique sur la digestion. Vos pas ou vos exercices vont aider votre estomac à se vider.

Cela va aussi vous obliger à respirer et à utiliser vos muscles.

Ce temps pour vous est enfin l’occasion de mettre une part de votre stress de côté.

Les 6 000 ou 10 000 pas que vous faites dans la journée ont un effet puissant sur votre santé et sur votre prise de poids.

Baisser le stress : une priorité pour tous !

On le sait, la charge mentale peut parfois être très élevée chez certaines personnes, notamment les femmes qui ont tant de choses à gérer en même temps⁽¹⁶⁾.

Or le stress fait grossir⁽¹⁷⁾.

Il pousse également à des comportements délétères pour la santé contre lesquels il est difficile de lutter.

La consommation d’alcool, de drogue, de sucreries, les fringales, les longues séances de télévision, tout cela vient du stress.

La stratégie à adopter dépend de vous.

De manière très générale, tout ce qui peut avoir un effet apaisant sur le nerf vague est bon à prendre : le chant, les soirées jeux, le contact avec la terre ou avec les arbres, l’accompagnement psychologique, les thérapies de groupe, les exercices de respiration⁽¹⁰⁾.

Le Dr Pascal Sacré suggère par exemple un exercice très simple : avant de vous coucher, au moment où vous vous asseyez sur le lit, vous pouvez mettre une main sur le ventre et une main sur le plexus.

Faites cela durant quelques instants. Cela devrait avoir un effet apaisant.

Éteignez autant que possible les écrans, lisez des livres ou des revues en papier.

Une fois que vous aurez fait baisser le niveau de stress, vous pourrez passer à la troisième étape : consommer des légumes matin, midi et soir.

Mais je vous détaillerai cela dans une prochaine lettre.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois