Perturbateurs endocriniens : les grands oubliés de la crise sanitaire…

Chère amie, cher ami,

Faites-vous partie de ceux qui suivent régulièrement les conférences du Conseil Scientifique Indépendant ?

Cette entité s’est constituée à l’occasion de la crise sanitaire du covid 19 autour d’experts indépendants, sans conflits d’intérêts.

Leur souhait a été de proposer une autre information scientifique que celle diffusée par le gouvernement et les médias conventionnels.

Le CSI donne une conférence en ligne tous les jeudis soirs. La 103e a eu lieu récemment sur les perturbateurs endocriniens.

Je l’ai regardée. Étaient présents Carole Fouché, microbiologiste, Philippe de Chazournes, médecin généraliste, et Christian Vélot, biologiste.

Ce dernier a expliqué les interactions qui existent entre les perturbateurs endocriniens et les gènes. La vidéo dure 2 heures mais elle est très instructive. Si vous en avez le temps, n’hésitez pas à aller la voir ici. 

Si vous êtes pressé, je vous livre telles que je les ai retenues quelques unes des grandes idées présentées à l’occasion de cette conférence. Je vous les livre telles que je les ai retenues.

1/ Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ? 

Christian Vélot redonne la définition posée par la zoologiste et épidémiologiste américaine Theo Colborn qui a décrit les perturbateurs endocriniens pour la première fois. C’était en 1991.

Il s’agit d’une substance ou mélange extérieur à l’organisme, d’origine naturelle ou de synthèse, qui entraîne des effets néfastes sur la santé d’un organisme ou de sa descendance à la suite d’un dysfonctionnement de la fonction endocrinienne.

Dans cette définition, plusieurs éléments méritent d’être soulignés.

D’abord, les perturbateurs endocriniens sont souvent des mélanges. L’effet cumulé des mélanges peut être plus que proportionnel.

Ensuite, ils peuvent être naturels comme, par exemple, les graines de soja qui contiennent des phyto-estrogènes. En prendre trop peut avoir un effet féminisant.

Enfin, leurs effets touchent les organismes vivants exposés ainsi que leur descendance.

Cela a été vérifié chez les souris mais aussi malheureusement chez les êtres humains.

2/ Qu’est-ce que le système endocrinien ? 

Il s’agit de l’ensemble des organes, des tissus et des glandes qui produisent des hormones.

Il permet d’avoir un système de communication chimique coordonné avec le système nerveux qui est, lui, un système de communication électrique.

Les signaux du système nerveux sont précis et brefs tandis que ceux des hormones sont plus généraux et durent dans le temps.

Les perturbateurs endocriniens créent un dysfonctionnement de la communication au sein des organismes vivants.

Dans le corps humain, le système endocrinien est contrôlé par l’hypothalamus qui est une toute petite structure au cœur du cerveau.

L’hypothalamus fait le lien entre les systèmes nerveux et hormonal.

L’hypothalamus contrôle le système endocrinien grâce à l’hypophyse qui est une glande située en bas du cerveau.

D’autres glandes et organes se font le relais des ordres émis par l’hypophyse et notamment la thyroïde, les glandes surrénales, le pancréas ainsi que les ovaires ou les testicules.

3/ Les grandes familles de perturbateurs endocriniens 

Il existe un très grand nombre de perturbateurs endocriniens. On en trouve absolument partout.

Ce sont par exemple :

  • Les bisphénols que l’on trouve dans les plastiques alimentaires, les biberons, les canettes et les boîtes de conserve. Pour les biberons, on est passé du bisphénol A au bisphénol S mais le problème reste le même. Mieux vaut prendre des biberons en verre.
  • Les phtalates qui sont présents dans les assouplissants plastiques, les cathéters, les poches de sang et les jouets. Les patients qui séjournent à l’hôpital y sont donc exposés ainsi que les enfants qui jouent dans leur chambre avec leurs personnages en plastique.
  • Les parabens qui sont dans les savons et les cosmétiques.
  • Les polybromodiphényléthers (PBDE) qui servent à ignifuger les plastiques, les textiles et les meubles. Ce sont les retardateurs de flammes. Il y en a partout. Ils diminuent le risque d’incendie et c’est pour cela que les compagnies d’assurance les exigent. Mais ils dégradent aussi la santé des consommateurs.
  • Les pesticides omniprésents dans l’agriculture conventionnelle.
  • Les PCB qui ont été interdits en 1997 mais dont la particularité est d’être des molécules stables. Il faut 2700 ans avant que 50% de ces molécules ne disparaissent…
  • Les dioxines, qui sont naturelles lorsqu’elles viennent des volcans mais artificielles lorsqu’elles elles sont produites par les incinérateurs.
  • Certains métaux lourds, enfin, comme le mercure, le plomb ou le cadmium qui, associés aux autres substances, peuvent être particulièrement dangereux pour la santé.

4/ Le moment d’exposition : un élément clef du débat 

Le problème avec les perturbateurs endocriniens est que leur menace n’est pas toujours facile à évaluer.

Lorsque l’on se rend compte qu’ils ont causé des dégâts, il est parfois trop tard.

Ce qui est sûr, c’est que c’est au moment où les hormones sont les plus actives et nécessaires que les perturbateurs endocriniens sont les plus nocifs.

Le moment le plus critique est la croissance du fœtus. Cela s’est vu avec le scandale du distilbène.

Entre 1950 et 1977, 160 000 femmes enceintes ont reçu du distilbène. Le but était de prévenir les fausses couches.

Mais cela a eu un effet sur les bébés. Ils ont souvent connu des malformations génitales ainsi qu’un risque accru de certains cancers notamment génitaux.

Ces bébés sont devenus adultes. Ils ont eu des enfants à leur tour. Et leurs enfants ont également subi les conséquences de ce traitement.

Des travaux sur les souris ont confirmé que l’exposition de fœtus aux perturbateurs endocriniens laisse des séquelles à vie qui sont reproduites chez les générations suivantes.

5/ Le lien entre maladies chroniques et perturbateurs endocriniens 

Christian Vélot rappelle que depuis plusieurs décennies, le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques augmente.

Ces maladies sont notamment l’obésité, l’infertilité, le diabète de type II et certains cancers.

Ce fait n’est pas dû au vieillissement de la population. Il serait davantage lié aux perturbateurs endocriniens.

En effet, ces maladies chroniques touchent des personnes de plus en plus jeunes, y compris les enfants.

Par exemple, une enquête OBEPI de 2012 montre que l’on arrive beaucoup plus tôt à chaque génération à une tranche de 10% de personnes obèses.

Ceux qui sont nés entre 1946 et 1951 ont vu leur tranche d’âge touchée par les 10% d’obésité alors qu’ils avaient 49 ans.

Ceux qui sont nés entre 1980 et 1986 ont vu l’obésité toucher 10% de cette tranche d’âge alors qu’ils avaient 28 ans.

D’année en année le mouvement s’accélère.

6/ Gènes et perturbateurs endocriniens 

En temps normal, quand tout va bien, les hormones jouent sur l’expression des gènes.

En effet, dans le noyau des cellules se trouve le code génétique de chaque individu, soit 23 paires de chromosomes, sauf dans les cellules sexuelles où il ne sont pas par paire.

Les chromosomes portent les gènes.

Les gènes sont codés avec quatre lettres : AGCT. C’est ce que l’on appelle l’ADN.

Cet ADN va permettre aux cellules de produire des protéines.

Les protéines sont produites dans le cytoplasme, une autre zone de la cellule.

Il faut donc transférer l’information codée en ADN pour qu’elle s’exprime en langage protéique.

Cela se fait notamment par l’ARN messager.

L’information du gène est d’abord transcrite en ARN puis transportée et traduite dans le cytoplasme en langage protéique qui compte vingt acides aminés.

Certains gènes sont exprimés, d’autres au contraire sont éteints. Et ce phénomène est indispensable à la vie.

C’est ce que l’on appelle l’épigénétique.

Les hormones jouent un rôle déterminant dans l’expression ou au contraire la non-expression des gènes.

Mais les perturbateurs endocriniens peuvent empêcher cette fonction.

Par exemple, s’ils miment l’action de l’hormone ou s’ils prennent sa place. Dans ce cas, le signal chimique n’a pas lieu.

Et l’on se retrouve avec un gène qui s’exprime alors qu’il ne devrait pas, ou au contraire un gène qui s’éteint alors qu’il devrait s’exprimer.

Le problème est que ce mécanisme se reproduit de génération en génération.

7/ Les perturbateurs endocriniens et le covid 19 

Christian Vélot rappelle que le virus du SARS CoV 2 a d’abord frappé des personnes dont le terrain était très affaibli.

Ces patients étaient déjà malades.

C’est ce que les autorités sanitaires ont appelé les co-morbidités. Ce sont, en réalité, les maladies chroniques dont on a déjà parlé.

Mais il rappelle que rien n’a été fait pour lutter contre ces co-morbidités.

Rien n’est fait pour libérer les populations des effets délétères des perturbateurs endocriniens qui fragilisent tout le monde et renforcent le risque d’obésité, de diabète de type II et de cancers.

8/ Quelques conseils pour les femmes enceintes 

À la fin de la vidéo, Christian Vélot donne quelques conseils pour les femmes enceintes dont le bébé à naître est le plus à risque face aux perturbateurs endocriniens.

Il leur recommande, par exemple :

  • d’éviter les cosmétiques ou favoriser ceux garantis sans phtalate et sans paraben ;
  • de manger bio pour éviter au maximum les pesticides ;
  • de varier les types de poissons consommés pour diluer les doses de PCB reçues en les consommant et de ne pas en prendre trop ;
  • de mettre des plantes détox chez elles comme l’azalée, le ficus, ou la fougère de Boston ;
  • d’utiliser des biberons en verre lorsque bébé sera venu au monde.

Pour retrouver l’excellente conférence de Christian Vélot rendez-vous ici.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


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