Pollution de l’air : intérieur ou extérieur ?

La pollution de l’air est l’une des causes les plus fréquentes des maladies environnementales (notamment cancers, troubles respiratoires et cardiaques).

La mauvaise qualité de l’air a un effet direct sur la santé des organes, à commencer par le coeur et les poumons.

Or selon l’OMS, 92 % de la population mondiale vit dans un une zone où l’air est polluée (1).

Lorsque ces chiffres surgissent, nous avons souvent tendance à ne penser qu’à l’air extérieur qui est en effet menacé. (Voir sur le sujet la lettre sur les particules fines ici).

En réalité, de nombreuses études montrent que les niveaux de pollution de l’air intérieur sont 2 à 5 fois plus élevés que les niveaux de pollution de l’air extérieur. (2)

Ce haut niveau de pollution de l’air intérieur et la différence avec l’air extérieur s’expliquent facilement.

Retardateurs de flammes : au secours nos corps brûlent !

Les sources de pollution de l’air à l’intérieur et à l’extérieur ne sont pas les mêmes, bien que les particules fines de l’extérieur puissent se retrouver également dans votre appartement ou votre maison.

Mais en réalité, la plupart des particules toxiques chez vous viennent des produits chimiques que vous utilisez au quotidien ainsi que de votre mobilier, voire de vos vêtements.

Les meubles, les tapis et les matelas sont souvent ignifugés, c’est à dire recouverts ou imprégnés de retardateurs de flammes.

Ces derniers sont très pratiques pour éviter que les incendies n’emportent trop rapidement les immeubles et tuent dans leur sommeil tous les membres de la famille endormis.

S’ils nous sauvent la vie en cas d’incendie, ils nous tuent à petit feu (!) au quotidien.

Un rapport de l’ANSES en 2015 (3) dresse un constat inquiétant sur ces produits. Ils seraient plus dangereux qu’utiles. 30% des retardateurs de flammes sont bromés (4), bien que l’usage de cette substance ait été limité en Europe (5) et aux Etats-Unis.

D’autres produits à base à de chlore, utilisés en alternative, sont également remis en cause. Et, de plus en plus de scientifiques estiment que le bénéfice des retardateurs de flammes est moindre que ses inconvénients.

Ces substances sont des perturbateurs endocriniens. Elles jouent sur les hormones et auraient une incidence sur les cancers hormono-dépendants même si certaines autorités se veulent rassurantes. Les scientifiques s’inquiètent également de possibles effets neurotoxiques de ces produits.

Le problème est que ces produits chimiques peuvent migrer et se retrouver dans les poussières domestiques.

Résultat, l’air de votre logement peut se trouver, sans que vous le sachiez, saturé de perturbateurs endocriniens bromés ou chlorés…

Ainsi une étude californienne indique que 90% des américains ont des perturbateurs endocriniens dans le corps. (6).

Une autre étude a révélé des taux de produits chimiques issus des retardateurs de flammes cinq fois plus élevés chez des enfants de deux ans que chez leurs mères. (7)
Sont en cause, les pyjamas des enfants bourrés de retardateurs de flammes à base de chlorure d’alkyle, utilisé en alternative depuis que la législation est venue limiter l’usage du brome aux Etats-Unis.

Ennuyeux. Malgré ce qu’en disent les industriels…

Détergents, produits d’entretien : gare aux cocktails !

Les produits que l’on utilise pour nettoyer son intérieur sont également sources de pollution. Et on n’y pense pas toujours !

Ils peuvent notamment contenir :

1. Des perturbateurs endocriniens tels que:

Des phtalates. Ce sont des substances à base de plastique que l’on retrouve dans certains savons, ou les désodorisants, parfois même dans les papiers toilettes lorsqu’ils sont parfumés. Or, ce sont des perturbateurs endocriniens, dont il est désormais acquis qu’ils jouent sur les hormones et provoquent des problèmes de santé graves (fertilité et cancers hormonaux-dépendants).

Du perchloroéthylène utilisé comme solvant dans les produits nettoyants. Très utiles pour dissoudre la graisse, on le retrouve dans les produits utilisés pour les pièces automobiles ou les grosses machines mais aussi dans les pressings, voire chez les particuliers ! Il s’agit pourtant d’un cancérogène probable (cancers du foie et leucémies) (8) et d’un produit considéré comme nocif par l’Union Européenne.

Les choses heureusement évoluent et les teinturiers à jour, n’utilisent plus ce produit. Une directive européenne de 1999 en limite l’utilisation.

Du triclosan. Il s’agit d’un antibactérien présent dans de très nombreux produits d’entretien ou d’hygiène. En 2014, des médecins suisses avaient répertoriés 67 produits de tous les jours qui en contiennent (9). Il y a de tout : du dentifrice, du savon, des shampoings… Là encore cette substance a une incidence nocive sur les hormones. On la retrouve aujourd’hui en quantité dans les rivières.

2. Des produits toxiques comme :

Les sels d’ammonium quaternaires sont utilisés dans des produits assouplissants, des agents antistatiques, des désinfectants, des biocides, des détergents, des agents de transfert de phase et de nombreux produits de soins personnels, tels que les produits de soins capillaires. Ils sont antibactériens comme le triclosan. Problème, ils irritent la peau et peuvent provoquer de l’asthme.

Pour assouplir les vêtements, il est préférable d’utiliser du vinaigre, voire de ne rien mettre.

L’huile essentielle d’arbre à thé possède les mêmes qualité antibactériennes et anti-fongique que ce produit tout en étant 100% naturelle.

Du 2-butoxyéthanol est un éther de glycol. Il prend la forme d’un liquide incolore avec une odeur suave proche de l’éther diéthylique. Il est utilisé surtout comme solvant. Il est relativement non volatil, peu cher et doté des propriétés d’un agent de surface assez efficace.

C’est un ingrédient clé de nombreux laves vitres. C’est lui qui leur donne cette odeur caractéristique. Inhalé, il devient toxique pour la gorge, les poumons, le foie et les reins.

Mieux vaut nettoyer ses vitres avec du journal et du vinaigre.

De l’ammoniaque pour nettoyer les salles de bains ou les jointures. Ce produit puissant peut avoir un effet négatif direct sur les organes respiratoires.

En réalité la plupart des produits détergents – mais aussi de nombreux cosmétiques ! – contiennent des produits nocifs pour la santé.

3 conseils pour améliorer l’air chez vous !

1. Aérez

Nous vivons souvent dans des pièces où l’air est confiné. La première – et la moins coûteuse – des mesures à prendre pour améliorer la qualité de l’air est d’ouvrir les fenêtres régulièrement (oui, même en plein hiver !), voire de créer des courants d’air.

2. Retirez les produits toxiques de la maison

On l’a vu, la plupart des produits d’entretien habituels sont nocifs. Le mieux est de tout jeter et de les remplacer par des solutions plus naturelles. C’est vrai aussi pour les cosmétiques.

Pour commencer, éliminez les aérosols et les désodorisants. Mieux vaut mettre des plantes odorantes, ou un diffuseur d’huiles essentielles. Pour les mauvaises odeur on peut utiliser de l’huile essentielle d’arbre à thé ou de la menthe poivrée.

Cela dit, si vous faites attention à votre alimentation, que vous avez supprimé sucres, gluten et produits laitiers, vous ne devriez pas (ou moins ) avoir de problèmes de mauvaises odeurs dans les toilettes…

Ensuite, il existe des alternatives intéressantes pour tous les produits nettoyants.

>> Pour assouplir vos vêtements, par exemple vous pouvez :
– Faire tremper votre linge dans une bassine d’eau tiède dans laquelle vous aurez versé un verre de vinaigre blanc ou un peu de bicarbonate.
– Mettre une cuillère de bicarbonate ou du jus de citron (bio) dans votre machine à laver.

>> Utilisez des détergents avec le moins d’ingrédients possibles, ne prenez pas les antibactériens ! Si vous êtes accro à votre nettoyeur de mains, prenez en un avec de l’alcool et sans triclosan.

>> Pour nettoyer les vitres, tentez du journal avec du vinaigre dilué, vous verrez, ça marche très bien !

>> Le four ? Aucun souci, le bicarbonate de soude (et l’huile de coude !) feront l’affaire…

>> Votre évier ? Essayez la vodka ! Il brillera de mille feux !

3. Améliorez l’air de votre intérieur grâce aux plantes (10)

Voici quelques exemples de plantes qui vous aideront à améliorer la qualité de l’air :

L’aloe vera : on l’utilise souvent avec les huiles essentielles car cette plante est bonne pour la peau. Mais elle peut aussi vous aider à améliorer l’air chez vous en filtrant certains toxiques. En revanche, il vous faudra du soleil !

Le lierre rampant aurait la faculté de filtrer le formaldéhyde et un bon nombre de bactéries.

Les dragonniers, (par exemple le dracaena deremensis) sont excellents pour filtrer les particules chimiques.

Les aglaonema : ces plantes tropicales, faciles à faire pousser, ont également l’avantage de filtrer l’air.

Les plants de bambous de leur côté seront utiles pour lutter contre les émanations de gaz, notamment le benzène.

Le saviez-vous ?

Un environnement pollué crée des maladies. Les personnes qui vivent dans la pollution sont en moins bonne santé que celles qui vivent dans un air pur.

Evidemment me direz-vous. Et si le bon sens ne suffisait pas pour l’affirmer; restent les chiffres de l’OMS (11) qui parlent d’eux-mêmes :

Dans son rapport sur la santé environnementale de 2016, il apparaît que tous les ans 7, 3 millions de personnes meurent à cause de l’environnement, dont :

2,2 millions en Afrique (1, 2 milliard d’habitants)
0,8 million dans les amériques (1 milliard d’habitants)
0,8 millions dans la Méditerranée de l’est (0,6 milliard d’habitants) (12)
1,4 million en Europe (0,9 milliard d’habitants) (13)
3,8 millions en Asie du sud Est (2 milliards d’habitants)
3,5 millions en Région Pacifique Ouest (Chine, Japon, etc., 2 milliards d’habitants)

Soit :

18 ‰ en Afrique
8 ‰ dans les amériques
13 ‰ en Méditerranée de l’est
15 ‰ en Europe
19 ‰ en Asie du Sud-Est
17‰ en Région Pacifique Ouest

C’est donc en Afrique et en Asie, la où les populations sont les plus concentrées, que les chiffres sont les moins favorables. Mais l’Europe n’est pas loin derrière…

Le rapport ajoute par ailleurs que la plupart des maladies causées par l’environnement sont :

>> Les maladies de coeur (infarctus et autres) : 5 millions de décès par an
>> Les cancers : 1,7 million de décès par an
>> Les accidents involontaires (de la route notamment) : 1,7 million de décès par an

Et cela, pour ne citer que le trio de tête. Sachant que sont également concernés : les troubles et infections respiratoires, les troubles digestifs et la malaria qui reste l’une des maladies les plus répandues dans le monde…

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

PS : N’hésitez pas à commander vos clés USB de nos Congrès Internationaux de Santé Naturelle 2015 et 2016. Vous retrouverez tous les grands sujets de santé traités à travers plus de 60 conférences proposés par des experts de talents. Retrouvez ici les clés USB.

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Sources :

(1) WHO releases country estimates on air pollution exposure and health impact
(2) Why Indoor Air Quality is Important to Schools
(3) Les produits retardateurs de flamme présentent des risques pour la santé
(4) Les retardateurs de flamme
(5) Les retardateurs de flamme bromés
(6) Signs of Toxic Flame Retardants Found in Americans
(7) Flame Retardants in Urine from Paired Mothers and Toddlers
(8) Perchloroéthylène (ou tétrachloroéthylène)
(9) Produits au triclosan et produits qui ne contiennent plus de triclosan
(10) 10 Best Houseplants To De-Stress Your Home And Purify The Air
(11) An estimated 12.6 million deaths each year are attributable to unhealthy environments
(12) Cette région comprend 21 pays sur le pourtour méditerranéen, ainsi que certains pays d’Asie occidentale : l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan. Il s’agit d’une des grandes « régions » du monde telles qu’elles sont classifiées par l’OMS.
(13) Cette région de l’OMS comprend la plupart des pays d’Europe, la Russie, le Kazakhstan et quelques autres pays d’Asie centrale.