Un mot sur la procrastination – à lire sans tarder !

Chère amie, cher ami,

Vous est-il déjà arrivé de regarder une vidéo sur “comment atteindre ses objectifs” ou “comment éviter la procrastination” pour éviter d’avoir à faire ce que vous deviez faire ?

Les psychologues définissent la procrastination comme un comportement récurrent d’auto sabotage qui apporte un bénéfice à court terme, mais pour lequel il existe un prix à payer à plus long terme(1).

C’est le fait de remettre à plus tard les petites ou grandes choses que l’on a à faire.

Elle n’est pas nécessairement le fruit d’un manque de volonté.

La procrastination peut être un mécanisme de défense(1,2).

Un mécanisme qui vous fait du bien

La procrastination peut être utile.

Elle offre à votre cerveau un répit dont il a peut-être besoin. Elle peut vous éviter un burn-out(1,2).

Elle peut vous aider à prendre une meilleure décision par la suite. Elle peut aussi vous aider à être plus efficace et à mieux vous concentrer(1,2).

Elle permettrait aussi d’être plus créatif ou de prendre une meilleure décision face à un choix délicat(1,2).

Tout le monde ou presque procrastine au moins un peu. C’est comme une négociation avec vous-même(1,2).

Mais elle peut avoir un coût. Et c’est là que le bât blesse.

La contravention majorée

Si par exemple vous recevez un avis de contravention pour un mauvais stationnement, l’idéal est d’effectuer le paiement juste après l’arrivée de ce fâcheux courrier.

Les raisons de remettre à plus tard ce paiement douloureux sont multiples : la situation est injuste, il y a d’autres dépenses prioritaires, le site de l’administration dysfonctionne, vous êtes contrarié…

Bref, l’échéance passe. Vient un deuxième courrier.

L’amende est majorée.

Une nouvelle procrastination fera venir un courrier d’huissier.

Je ne sais pas ce qui se passe après. Je n’ai jamais essayé.

La procrastination peut coûter cher.

Qui procrastine ?

Vous l’aurez compris, j’aborde ici un sujet que je connais bien.

Si vous aussi, il vous arrive de procrastiner, j’ai quelques chiffres pour vous réconforter.

  • 15 à 25% des adultes aujourd’hui sont des procrastinateurs réguliers. Lorsque vous marchez dans la rue, sur les cinq personnes que vous venez de croiser, une d’entre elles au moins, a remis quelque chose à plus tard. Les pièges les plus fréquents sont les jeux vidéo, les réseaux sociaux, YouTube et Internet plus généralement(1,2,3).
  • En revanche, dans les années 70, ce chiffre n’était que de 5%(4). La procrastination a été multipliée par 5 !
  • Chez les étudiants, ces statistiques sont plus élevées. D’après une étude de 2015 menée par une école de commerce anglaise, située dans la ville de Warwick, 80 à 95% des étudiants affirment avoir procrastiné à un moment ou à un autre(5,6).
  • 88% des salariés admettent qu’ils procrastinent jusqu’à une heure par jour. Ce temps envolé a été passé sur les réseaux sociaux, du travail non prioritaire ou facile et des discussions avec les autres collègues(2).
  • 94% des personnes interrogées estiment que la procrastination a des effets négatifs sur le bonheur(4).
  • Une personne “normale” procrastinerait jusqu’à 218 minutes par jour, soit 55 jours dans l’année(2).
La bonne nouvelle, c’est que la procrastination touche presque tout le monde à un moment ou à un autre.

La question est de savoir comment l’on peut en sortir ou réduire le phénomène lorsqu’il devient trop handicapant.

Si on regarde mieux chez les étudiants…

L’étude de 2015 de l’école de commerce de Warwick est rentrée en peu plus dans le détail des choses(5,6).

Ainsi, on apprend que selon les tâches à accomplir, la procrastination n’est pas la même.

Les étudiants procrastinent à :

  • 61% lorsqu’il s’agit de rédiger une dissertation ;
  • 34% lorsqu’il s’agit de réviser un examen ;
  • 5% pour les travaux en groupe.
En clair, ils procrastinent davantage quand ils sont seuls et lorsque le travail impliqué est à la fois plus créatif et abstrait.

Par ailleurs, 50% des étudiants estiment que leur procrastination est à la fois chronique et problématique. Ils en souffrent.

D’après cette étude, les étudiants procrastinent pour trois raisons principales : ils sont distraits par autre chose, ils ont le sentiment d’être surchargés de travail ou ils s’ennuient.

Pourquoi procrastine-t-on ?

Les psychologues ont identifié différentes raisons pour lesquelles les êtres humains procrastinent.

Et l’une d’entre elles vous correspond peut-être un peu plus que les autres.

Si vous parvenez à la repérer, cela vous donne une cause sur laquelle vous pouvez travailler.

Ainsi, seraient responsables de la procrastination :

  • Le perfectionnisme : à vouloir une réalisation trop parfaite, vous risquez de ne plus vouloir l’entreprendre. La marche paraît trop haute. La mission est impossible. C’est un phénomène classique chez les enfants et les adolescents.
  • L’ennui : lorsque la tâche à accomplir vous semble assommante, vous aurez bien du mal à la faire sur-le-champ.
  • Le manque de confiance en soi : si vous pensez que vous ne pouvez pas faire ce que l’on vous demande, il est fort probable que vous attendrez un long moment avant de vous y essayer.
  • La peur ou l’anxiété : plus vous aurez peur de l’action à faire ou des conséquences que celle-ci pourrait avoir, moins il vous sera facile de vous jeter à l’eau.
  • Une mauvaise organisation ou de mauvaises habitudes : vous êtes toujours en retard, et cela depuis toujours, pourquoi cela devrait-il changer ?
  • La présence de distractions : c’est une des raisons probables de l’augmentation de la procrastination. Lorsque votre téléphone sonne à tout va ou que vous êtes interrompu par des notifications régulières, il vous est difficile d’aller au bout de ce que vous devez faire au risque que la tâche du moment soit remise aux calendes grecques.

Quelques idées pour faire baisser un peu votre taux de procrastination

1/ Prenez un petit-déjeuner protéiné : lorsque vous consommez des œufs le matin avec de bons légumes, vous donnez de la structure et de l’énergie à votre corps. Les protéines aident votre microbiote à produire de la sérotonine et de la dopamine qui vous donnent de l’énergie et renforcent votre volonté.

2/ Adoptez des rituels : si certaines choses du quotidien vous ennuient, le mieux est que vous preniez l’habitude de les faire sans y penser.

Si vous prenez l’habitude de sortir les poubelles tous les jours à la même heure, vous finirez par ne plus y penser.

3/ Travaillez en équipe : aussi invraisemblable que cela puisse paraître, la chose qui vous ennuie le plus passionne peut-être votre collègue ou votre conjoint.

À l’inverse, il y a peut-être quelque chose que vous aimez bien faire et que ceux qui vous entourent redoutent.

Les échanges de bons procédés peuvent faire chuter la procrastination. Vous ne vous occupez plus des tâches qui vous semblent être des montagnes, mais vous faites facilement ce qui est pénible pour les autres : tout le monde y gagne ! Le reste se négocie…

Par ailleurs, on l’a vu chez les étudiants, la solitude face à une difficulté augmente le risque de procrastination.

Ainsi, une étude a montré que les personnes en couple ont tendance à se coucher plus tôt et à un rythme régulier.

Oui, le sommeil aussi peut se procrastiner…

4/ Accordez-vous des pauses de 5 minutes pour chaque temps de travail de 25 minutes. Cela vous permet de récupérer tout en ayant des temps de travail effectif. Il s’agit de la méthode de Pomodoro(7).

5/ Décomposer les missions à remplir. Par exemple, plutôt que de dire à un enfant “range ta chambre” ce qui, dans certains cas, ressemble à déplacer une montagne, vous pouvez lui conseiller de commencer par telle catégorie d’objets (les livres par exemple) ou par telle zone bien précise de la chambre.

6/ Fixez-vous des objectifs la veille au soir pour le lendemain : d’abord vous gagnerez le matin ce temps d’organisation, ensuite, cela vous permet de savoir d’emblée ce que vous avez à faire lorsque vous vous levez.

7/ Ne fixez pas trop d’objectifs à faire dans une journée et accordez-vous de vraies pauses.

Enfin, ma dernière recommandation serait de vous traiter avec bienveillance.

Vous avez aussi le droit d’être fatigué, vous avez le droit de souffler.

Et si votre corps vous a emmené dans une distraction imprévue, si votre journée a été jalonnée de détours, c’est qu’elle est à l’image de la vie : pleines de variations, avec des hauts et des bas, des joies et des peines.

Demain viendra et hier sera oublié.

Vous aurez une nouvelle chance de pouvoir procrastiner… ou pas.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


(1) https://www.mcleanhospital.org/essential/procrastination
(2) https://www.quidlo.com/blog/procrastination-facts-and-statistics/#:~:text=According%20to%20a%20survey%20of,hours%20a%20day%20wastes%20%2415%2C000.
(3) https://www.researchgate.net/publication/256475556_Procrastination_and_mental_health_coping_A_brief_report_related_to_students
(4) https://www.soocial.com/procrastination-statistics/
(5) https://www.edutopia.org/article/3-reasons-students-procrastinate-and-how-help-them-stop/
(6) https://www.wbs.ac.uk/news/leaving-essays-to-the-last-minute-can-ruin-your-grades/
(7) https://everlaab.com/methode-pomodoro/

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