Michèle Rivasi : une députée européenne au service de la vérité 

Chère amie, cher ami,

Le 29 novembre dernier, Michèle Rivasi s’est éteinte(1).

Elle a subi une crise cardiaque.

Elle était députée européenne écologiste. Elle avait 70 ans(1).

Son décès soudain a choqué la classe politique y compris ses opposants(1,2).

L’histoire retiendra ses combats avant-gardistes, sa liberté, son humanité et son amour de la vérité.

Je l’ai rencontrée deux fois à l’occasion de deux combats essentiels pour moi : le retour de l’herboristerie et la liberté vaccinale.

Nucléaire : le premier combat

Avant d’être militante écologiste et responsable politique, Michèle Rivasi a été normalienne, agrégée de sciences de la vie et de la terre et professeure(2).

Elle était biologiste. Elle a étudié le monde vivant avant d’apprendre à de nombreux élèves à mieux le connaître et l’apprécier(2).

Elle est d’abord connue pour avoir mené un combat citoyen contre le scandale de Tchernobyl(3).

En 1986, Michèle Rivasi n’est pas engagée en politique.

Elle va pourtant devenir célèbre pour son engagement au sein de la CRIIRAD qu’elle aide à fonder et qu’elle préside de 1986 à 1997(4,5).

Il s’agit de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité(5).

Cet organisme associatif se fixe comme objectif d’informer la population sur les risques liés à la radioactivité(5).

Mais c’est aussi un laboratoire qui va prendre régulièrement des mesures sur le terrain.

La crédibilité et l’indépendance de cette institution font qu’en 2011, après la catastrophe de Fukushima, les habitants ont fait appel à la CRIIRAD pour monter un organisme local équivalent(5).

Soutien aux herboristes et aux médecines naturelles

Lorsque l’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle a lancé sa première pétition contre la Directive européenne THMPD en 2010, la seule responsable politique à avoir réagi est Michèle Rivasi(6,7).

Pourtant la pétition avait réuni plus d’un million de signatures(6) !

Ce texte imposait aux herboristes, quelle que fût leur taille et leur capacité financière, à déposer des dossiers pour chaque mélange qu’ils vendaient.

Ces dossiers devaient ensuite être autorisés par la Commission européenne.

Pour les gens qui vendaient sur les marchés des mélanges traditionnels de plantes associés à des allégations de santé ancestrales, ce texte représentait une menace sans précédent(6,7,8).

Michèle Rivasi avait réuni tous les acteurs du secteur lors d’une grande conférence sur le sujet en juin 2011. Je m’y étais rendu(7,8,9).

Les herboristes avaient pu échanger avec la Commission européenne sur l’application de cette directive assez floue.

Les plus inquiets étaient les Anglais qui, à l’époque, étaient encore membres de l’Union européenne.

Ils risquaient gros dans cette affaire. Car ils bénéficiaient d’une loi spéciale datant de 1968 autorisant l’exercice de la profession(10).

À l’occasion de cette conférence, les représentants de la Commission européenne, un peu surpris que leur texte ait créé tant de remous, avaient laissé entendre que chaque pays pourrait appliquer ce texte à sa guise.

En France, la situation a peu changé à l’issue de tous ces débats. L’herboristerie était interdite. Elle l’est toujours !

Les choses ont un peu évolué quelques années après avec l’apparition d’une législation sur le complément alimentaire qui a validé la vente d’un certain nombre de plantes en gélules(11).

Par ricochet, ceux qui les vendent en vrac bénéficient de cette évolution, même si ce n’est pas écrit dans le texte.

Malgré les efforts de Michèle Rivasi, exercer la profession d’herboriste en France aujourd’hui relève toujours du casse-tête.

Il n’existe pas de cadre légal clair et facile pour faire ce métier si apprécié du public.

Le jour où cela se fera, Michèle Rivasi y aura contribué.

De même, elle est l’une des seules responsables politiques à avoir ouvertement défendu l’homéopathie et à s’être intéressée de près aux médecines alternatives(11).

Vaccins : la grande audace de Michèle Rivasi

Le 9 février 2017, Michèle Rivasi a participé à une rencontre publique dans laquelle le Dr Andrew Wakefield a pris la parole(12).

J’y étais.

Je m’en souviens très bien.

La rencontre devait se faire au Parlement européen. Mais le propre parti de Madame Rivasi – Europe-Ecologie Les Verts – lui a demandé de ne pas accepter cette réunion.

La réunion a eu lieu mais en dehors du Parlement européen.

Il a fallu aller dans une salle privée, un cinéma indépendant. Ce soir-là, la démocratie a été délocalisée(13).

Malgré tout, Michèle Rivasi avait tenu bon.

Et c’était d’autant plus admirable qu’elle n’avait pas d’avis tranché sur la question, elle ne connaissait pas Andrew Wakefield et la polémique qu’il avait suscitée.

Elle souhaitait simplement comprendre ce qui se passait.

Je me souviens que ce soir-là, elle l’a interrogé sans ménagement.

Tous ceux qui ont suivi cette affaire de près savent que les médias ont complètement transformé la réalité dans l’affaire Wakefield(14,15).

Ce médecin, chirurgien et gastro-entérologue, avait mené une étude sur 12 patients autistes.

Il s’est rendu compte que ces patients, après avoir eu un vaccin ROR, avaient vu leur état empirer.

Il a posé comme hypothèse que le vaccin était fautif et il a suggéré qu’au lieu d’administrer le ROR on propose aux patients des monovalents.

Le doyen de son université, le Pr John Walker Smith, le soutenait.

Andrew Wakefield a été accusé par un journaliste d’avoir faussé son étude(14,15).

Il a été poursuivi en justice et le doyen de l’université aussi. On leur reprochait une “inconduite professionnelle”.

Le jeune médecin qui avait participé à l’étude avec eux, n’a pas été poursuivi(14).

Ils ont perdu en première instance.

Andrew Wakefield, fataliste, a refusé de faire appel. En revanche, le doyen a interjeté appel.

Et le Pr John Walker Smith a gagné son appel.

La justice, dans cette histoire, a donné raison, indirectement, à Andrew Wakefield.

Mais le tribunal médiatique lui a donné tort.

L’étude n’a pas été retirée. Les données de l’étude sont toujours considérées comme valables.

En revanche, l’interprétation faite par les auteurs a été retirée.

Les accusations de conflits d’intérêts formulées par les médias à l’égard d’Andrew Wakefield n’ont jamais été démontrées, ni étudiées par la justice.

Malheureusement, dans l’esprit de beaucoup de personnes, la version des médias l’a emporté.

Une fois de plus Michèle Rivasi a été l’une des seules responsables politiques à comprendre que la vérité n’était peut-être pas celle que les médias, financés par des intérêts privés, présentaient.

Contrats Pfizer, qui dirige l’UE ?

Là encore, il faut saluer le courage et la clairvoyance de Michèle Rivasi.

Combien de députés européens ont révélé au grand public que les contrats que la Commission avait signé avec les laboratoires pharmaceutiques à propos des vaccins contre le covid 19 étaient secrets(16) ?

Quand des députés européens, élus par les citoyens de l’Union européenne, ont demandé à ce qu’on leur montre les contrats signés par la Commission européenne et les fabricants, on leur a d’abord refusé(16).

Et quand ils ont insisté on leur a remis des copies dans lesquelles les mentions importantes comme les prix et les quantités étaient biffées en noir(16).

Les députés européens devaient consulter ces documents tronqués dans une salle spéciale pendant une heure seulement et sans l’aide de juristes !

La Commission européenne aurait dû démissionner collectivement le jour où ces révélations ont été faites(16).

Il n’en a rien été, les exécutifs ont continué à soutenir la Présidente non élue de la Commission européenne : Madame Ursula Von der Leyen.

Ce dernier combat de Michèle Rivasi allait bien au-delà de la question vaccinale ou des problématiques de santé.

C’était un combat pour la démocratie.

Michèle Rivasi s’est battue pour les citoyens, pour les peuples, contre ce qu’elle appelait “les lobbies”.

Ayant appris dès le début de son engagement associatif et politique, grâce au scandale de Tchernobyl, que les paroles médiatique et politique pouvaient être mensongères, elle s’est toujours battue pour que la science et les faits triomphent.

Elle savait qu’en politique, les dés étaient souvent pipés.

Malgré cela, elle n’est jamais tombée dans le cynisme.

Elle a gardé ses idéaux jusqu’au bout.

Elle savait que le monde pouvait être très sombre mais elle a toujours cru que l’on pouvait lui apporter la lumière.

Pour elle, cela commençait notamment par la recherche de la vérité en toutes circonstances.

Je ne connais pas d’idéal meilleur.

Merci Michèle Rivasi.

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

 


Références 

  1. https://www.francebleu.fr/infos/mort-de-michele-rivasi-c-etait-une-grande-defenseuse-de-la-communaute-armenienne-6314726
  2. https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/11/30/la-mort-de-michele-rivasi-figure-du-mouvement-antinucleaire-puis-d-europe-ecologie-les-verts_6203216_3382.html
  3. https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/drome/mort-de-l-eurodeputee-ecologiste-michele-rivasi-c-est-la-premiere-a-s-etre-penchee-sur-le-nucleaire-apres-la-catastrophe-de-tchernobyl-2881712.html
  4. https://www.criirad.org/29-11-2023-deces-de-michele-rivasi/
  5. https://www.criirad.org/la-criirad/presentation/
  6. https://ipsn.eu/la-thmpd/
  7. https://europeecologie.eu/Les-plantes-medicinales-en-Europe
  8. https://www.michele-rivasi.eu/au-parlement/mon-plaidoyer-pour-les-plantes-medicinales
  9. https://europeecologie.eu/Les-plantes-medicinales-en-Europe
  10. https://bhma.info/legislation-on-herbal-medicines/
  11. https://reporterre.net/L-offensive-contre-l-homeopathie-veut-eradiquer-une-pensee-medicale-alternative
  12. https://www.francetvinfo.fr/sante/c-est-une-chasse-aux-sorcieres-l-eurodeputee-ecolo-michele-rivasi-cree-la-polemique-avec-la-projection-d-un-documentaire-controverse-sur-les-vaccins_2052309.html
  13. https://www.covidhub.ch/hommage-michele-rivasi/
  14. https://www.bbc.com/news/health-17283751
  15. https://ipsn.eu/pourquoi-vous-devez-vous-interesser-a-laffaire-wakefield-votre-avenir-celui-de-vos-enfants-en-dependent/
  16. https://www.ouest-france.fr/sante/vaccin/covid-contrats-entre-l-europe-et-les-fabricants-de-vaccins-a-quoi-les-eurodeputes-ont-ils-acces-7122070

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